Les débats autour de la renégociation de l’ALENA se poursuivent aux États-Unis. Ces derniers jours, le président Donald Trump s’est illustré par des propos perçus comme irritants, mais traduisant sa volonté de déchirer tout simplement cet accord. Ce qui ne semble plus émouvoir au Canada comme aux États-Unis, où de hauts responsables et autres experts classent ces déclarations au rang de balivernes.
Une inflation qui n’entrave pas les débats
Une des voix qui ont résonné à contre-courant de la pensée chaotique du président Trump, en ce qui concerne la renégociation de l’ALENA, est celle du gouverneur de l’État du Maine, Paul LePage.
De passage à Charlottetown, à l’occasion de la rencontre des premiers ministres de l’Est du Canada et des gouverneurs de la Nouvelle-Angleterre, M. LePage a déclaré que les propos actuels du président ne seraient pas fidèles à sa vision du commerce international. Dans les faits, Trump « croirait vraiment à l’importance du libre-échange ».
Ses envolées verbales vis-à-vis du Canada et du Mexique, le week-end passé, ne seraient que des micromessages, selon le premier ministre du Québec, Philippe Couillard, qui a souligné le soutien de tous les gouverneurs américains à cet accord, qui devrait être mis à jour et amélioré, dans l’intérêt de tous les signataires.
« Quand on parle à des gouverneurs, quand les gens d’affaires des deux pays se parlent entre eux, l’ambiance est plutôt bonne et plutôt positive. Tout le monde reconnaît que le commerce international est bénéfique pour le Canada et les États-Unis. » – Philippe Couillard.
Quand Trump s’attaque au Canada pour la première fois
Les piques du président Trump contre l’ALENA ont, à plusieurs reprises, et de manière explicite, ciblé le Mexique.
Bien qu’une certaine sérénité règne après ses dernières déclarations hostiles, qui ont porté pour la première fois sur le Canada, c’est avec une certaine surprise que les Canadiens ont pris connaissance du message du président américain sur les réseaux sociaux.
Dimanche, Trump a tweeté : « Nous sommes en pleine négociation de l’ALENA (la pire entente de tous les temps) avec le Canada et le Mexique. Les deux sont capricieux, peut-être devrait-on simplement l’annuler? »
We are in the NAFTA (worst trade deal ever made) renegotiation process with Mexico & Canada.Both being very difficult,may have to terminate?
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) August 27, 2017
Un représentant de la ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland, comme la plupart des experts en économie et en commerce international, dont Sui Sui, professeure de l’école des gestions Ted Rogers, à l’Université Ryerson, et Robert Holleyman, ancien négociateur sous le gouvernement démocrate de Barack Obama, ont estimé qu’il n’est pas rare qu’en contexte de négociations commerciales aux enjeux importants, comme ceux de l’ALENA, l’on assiste à ce genre d’agitation verbale.
Le fait pour les parties de faire appel à la « rhétorique enflammée » peut ainsi apparaître davantage comme une tactique pour mieux défendre ses priorités, qu’une réelle volonté d’en découdre avec un accord.
« Je pèse mes mots : il ne se retirera pas de l’ALENA » – Robert Holleyman
Rci avec La Presse canadienne et des informations de Radio-Canada
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