emplois et chômage

Selon la Banque CIBC, les jeunes Canadiens se tournent de plus en plus versa des formations offrant plus de possibilités sur le marché de l'emploi
Photo Credit: Radio-Canada

Décalage entre la formation et l’emploi : un problème pour le Canada!

Les étudiants sont plus en plus nombreux à s’orienter vers des formations qui ouvrent directement sur des emplois stables et bien rémunérés. C’est ce que relève un rapport de la Banque CIBC. Il relève cependant que les droits de scolarité, encore élevés, représentent une véritable entrave à la poursuite des études chez bon nombre de personnes au Canada.

Des conditions d’emploi décevantes pour les jeunes

Les jeunes Canadiens détenant un diplôme postsecondaire sont de plus en plus nombreux sur le marché du travail.

Malgré leurs diplômes, ils éprouvent beaucoup de difficulté à s’insérer dans ce marché, leur formation n’étant tout simplement pas en adéquation avec les emplois qu’ils souhaitent occuper.

La conséquence immédiate d’une telle situation est le chômage qui frappe durement les jeunes diplômés qui n’aimeraient pas occuper n’importe quel type d’emploi, étant donné qu’il s’agit souvent d’emplois qu’ils jugent peu valorisants et sous-rémunérés.

Les séquelles de cet écart sont d’ores et déjà visibles dans les conditions d’emploi décevantes pour les jeunes et dans le nombre croissant de Canadiens touchant un revenu inférieur à la moyenne. Ces vulnérabilités se révéleront pleinement dès le prochain ralentissement économique. Il faut agir tout de suite. – Benjamin Tal, économiste en chef adjoint de la Banque CIBC, coauteur du rapport avec Royce Mendes, économiste principal à la Banque CIBC.

Ces économistes estiment que la marge d’erreur de la politique d’éducation du Canada n’a jamais été aussi mince.

McDonald embauche de nombreux étudiants
McDonald embauche de nombreux étudiants © Ici Radio-Canada

Une réelle volonté pour les jeunes de changer

Depuis l’année 2007, l’on assiste à un réel engouement en ce qui concerne l’orientation des jeunes vers des formations pour lesquelles la demande sur le marché est élevée, et qui sont mieux rémunérées, dont le commerce, les sciences, la technologie, l’ingénierie et les mathématiques (STIM).

Malgré cet engouement, le taux des inscriptions dans ces domaines reste bien en deçà du taux des inscriptions dans des disciplines dont la rémunération se rapproche davantage de l’échelle salariale moyenne.

Ce taux n’est actuellement que de 30 %, mais il est en nette progression compte tenu du fait que les jeunes semblent avoir compris l’utilité de s’assurer que la formation qu’ils recevront leur permettra une meilleure insertion socioprofessionnelle.

Pendant cette même période, le taux d’inscription général n’a progressé que de 18 %.

Surmonter la barrière des droits de scolarités

Selon le rapport, les universités canadiennes ont profité de ces changements d’orientation par les jeunes, qui se tournent de plus en plus vers des formations plus payantes, pour augmenter les droits de scolarité.

Ce montant, qui est passé du simple au double dans des programmes moins sollicités, représente un véritable frein à la motivation des étudiants.

Dans le domaine commercial, par exemple, ils ont augmenté de 38 % en 10 ans.

« Cela pose problème. La hausse des frais risque de ralentir, voire de stopper l’élan positif que dénotent les récentes tendances en matière d’inscriptions. Si le Canada veut accroître le nombre de diplômés en STIM ou dans d’autres domaines bien rémunérés, les études doivent être abordables. Ces prix élevés ne font qu’aggraver les inégalités de revenu persistantes qui existent déjà au pays. » – Benjamin Tal.

Étudiants, emploi, choix de carrière
Étudiants, emploi, choix de carrière © iStock.com/cienpies

Le Canada à la traîne de l’OCDE

C’est en partie à cause des droits de scolarité trop élevés que le Canada accuse un certain retard par rapport aux autres pays de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), en ce qui concerne le nombre de personnes titulaires d’une maîtrise ou d’un doctorat.

La banque estime que la solution viendra aussi bien des universités, des gouvernements, que des employeurs.

Les universités doivent augmenter les ressources allouées aux domaines spécialisés, plus en demande sur le marché.

Les gouvernements, les universités et l’industrie doivent travailler en étroite collaboration pour s’assurer qu’un diplôme universitaire ne soit plus une entrave à l’employabilité, comme c’est le cas encore dans certaines compagnies du pays, qui préfèrent employer des personnes moins qualifiées et qui seront moins bien rémunérées.

Autrement, il faut que le système d’éducation s’arrime aux évolutions du marché.

L’autre avenue consiste à mettre en place, comme c’est le cas en Ontario, des programmes conjoints entre les universités et les collèges, ce qui permettra de mieux répondre aux besoins de formation des étudiants.

« De toute évidence, les choses avancent dans la bonne direction, mais elles ne progressent pas assez vite. Seulement 8 % des étudiants canadiens participent à de tels programmes conjoints, alors qu’il devrait y en avoir beaucoup plus à ce stade-ci. La situation est vraiment sous-optimale, compte tenu de l’argent et du temps que les étudiants doivent consacrer à leurs études pour réussir dans le marché du travail actuel, » –  Benjamin Tal.

RCI avec des informations de la Banque CIBC

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Catégories : Économie, Société
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