Certaines terres agricoles au coeur de Québec sont parmi les plus fertiles au Québec.

Selon l’UPA, 2000 hectares de terres agricoles au cœur du Québec, parmi les plus fertiles de la province, sont menacés de disparition, à cause de projets d’industrialisation et de l’étalement urbain anarchique.
Photo Credit: Radio-Canada/Guy Gingras

Faut-il remplacer 2000 ha de terres agricoles par des commerces, maisons et autres industries? L’UPA dit non!

L’étalement urbain qui met une pression importante sur les terres agricoles de la Communauté métropolitaine de Montréal doit être contenu, pour préserver ces zones et établir des règles susceptibles de mener à un aménagement durable du territoire.

Patrice Juneau, conseiller principal, affaires publiques et relations médias, UPA © UPA

La mise en garde de l’UPA, d’Équiterre et de la Fondation David Suzuki

Patrice Juneau est le porte-parole de l’Union des producteurs agricoles.

L’Union estime que près de 2000 ha de terre agricoles sont en péril sur le territoire de Montréal. C’est un grand problème qui nous préoccupe beaucoup, affirme M. Juneau.

Au moins 1000 ha de terrain pourraient disparaître, à très brève échéance, en raison de toutes sortes de demandes. On parle de dézonage pour les transformer en secteurs résidentiel, commercial et industriel, ou pour en faire un tout autre usage. Ces scénarios sont envisagés par des municipalités et des Municipalités régionales de comté (MRC). Et 1000 autres sont menacés sous le coup du projet de loi 85 du gouvernement provincial.

Ce projet de loi vise à créer l’implantation de deux pôles logistiques et d’un corridor de développement économique aux abords de l’autoroute 30 pour des entreprises liées au transport et à la logistique.

Les 2000 ha de terres agricoles concernés sont les meilleures terres au Québec, situés dans le meilleur climat propice à l’agriculture, et ils pourraient disparaître, prévient M. Juneau.

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L'UPA relève que le projet de loi 85 du gouvernement provincial menace directement 2000 ha de terres destinées à l’agriculture dans la Communauté métropolitaine de Montréal.
L’UPA relève que le projet de loi 85 du gouvernement provincial menace directement 2000 ha de terres destinées à l’agriculture dans la Communauté métropolitaine de Montréal. © Radio-Canada

Mépris des engagements qui existent

Malgré l’adoption, en 2012, du Plan métropolitain d’aménagement et de développement, le PMAD, il y a d’un côté des maires et des préfets de MRC qui continuent de grignoter le territoire agricole, et de l’autre côté le gouvernement du Québec, avec son projet de loi 85 qui est déposé, et qui hypothèque 1000 ha de terrain tout au long de l’autoroute 30.

Selon les explications de Patrice Juneau, le PMAD gèle essentiellement le dézonage agricole sur le territoire de la communauté métropolitaine de Montréal et prévoit une densification de l’espace urbain. Ce plan représente vraiment un frein à l’étalement et au développement anarchique du territoire.

Dénonçant le projet de loi 85 du gouvernement, il relève que c’est une recette inventée pour s’assurer une emprise sur les terres agricoles, en passant outre toutes les instances, ou toutes les règles démocratiques, et en contournant ses propres lois.

Le gouvernement du Québec est invité à envoyer des orientations à tous les planificateurs du territoire pour leur indiquer les objectifs à atteindre et fixer les balises importantes.

Il doit prioritairement rappeler à ces planificateurs que la zone agricole au Québec est rare, ne représente que 2 % de l’ensemble du territoire, qu’elle est non renouvelable, et que tout doit être fait pour la protéger.

Le gouvernement doit apporter des amendements à son projet de loi 85 pour tenir compte des prérogatives de la commission de protection du territoire agricole. Il ne doit pas exclure cette commission du processus de développement dans le secteur de la logistique et du transport tout au long de l’autoroute 30, recommande M. Juneau

Il existe un plan métropolitain de développement et d’aménagement qui a été élaboré en 2012 et qui doit être respecté, réclame-t-il.

Catégories : Économie, Environnement et vie animale, Politique, Société
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