Le président du Venezuela, Nicolas Maduro n'a pas apprécié que le Canada mette en doute la validité des résultats du scrutin de dimanche dernier.
Photo Credit: Handout .

Le président du Venezuela n’en a « rien à foutre du stupide gouvernement du Canada »

Nicolas Maduro dit qu’il n’en a « rien à foutre de voir le stupide gouvernement du Canada » mettre en doute la victoire de son parti aux élections régionales du 15 octobre.

Qui s’y frotte s’y pique. Aux prises avec une crise politique qui n’en finit plus, le président vénézuélien est très remonté contre les puissances occidentales qu’il accuse d’ingérence dans les affaires de son pays. Sa dernière cible : le Canada. Mardi, Ottawa a mis en doute la validité des résultats des élections régionales du 15 octobre, alléguant que le processus était caractérisé par des « irrégularités ». Le Canada faisait notamment référence au contrôle de la commission électorale, accusée par l’opposition de servir le gouvernement.

« Les élections de dimanche ont été marquées par de nombreuses irrégularités qui soulèvent des préoccupations importantes et légitimes quant à la validité des résultats », a affirmé dans un communiqué officiel la ministre des Affaires étrangères du Canada, Chrystia Freeland.

La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland
La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland, doute de la validité des résultats des élections régionales au Venezuela © Photo: Sean Kilpatrick Archives La Presse canadienne

Réponse du berger à la bergère : « Qu’est-ce que j’en ai à foutre que le stupide gouvernement du Canada ne reconnaisse pas les élections? Qu’est ce que j’en ai à faire de ce que dit le Canada? Ce gouvernement insolent, ce stupide gouvernement du Canada », a déclaré le président vénézuélien lors d’une conférence de presse au palais présidentiel de Miraflores, à Caracas.

« Qu’ils s’en aillent »

Maduro a prié le gouvernement du Canada, pays avec lequel le Venezuela possède des relations diplomatiques depuis 1948, de « s’en aller » s’il « ne s’intéresse pas au Venezuela ». « S’ils ne sont pas attachés au Venezuela, qu’ils aillent se faire foutre et laissent notre patrie tranquille. Maintenant, ça suffit! », a-t-il lancé.

Un groupe de 12 pays américains, l’Argentine, le Brésil, le Canada, le Chili, la Colombie, le Costa Rica, le Guatemala, le Honduras, le Mexique, le Panama, le Paraguay et le Pérou, a réclamé une analyse indépendante de ces élections. Les États-Unis ont quant à eux « condamné » des élections « ni libres ni justes ».

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Le vote de dimanche a eu lieu alors qu’un calme relatif règne au Venezuela depuis deux mois, après la série de manifestations qui ont fait 125 morts entre avril et juin. © Radio-Canada

Lundi, la Chine, alliée de Caracas, avait au contraire salué un processus électoral « en douceur », tandis que selon Raul Castro, le dirigeant cubain, le Venezuela « a donné une leçon de paix et de démocratie ».

Opposition frustrée et divisée

D’après le Conseil national électoral (CNE), le parti de Maduro a remporté 17 des 23 États. Il a obtenu 54 % des suffrages, contre 45 % pour ses adversaires, qui contestent les résultats. Des adversaires pourtant annoncés victorieux par les sondages dans 11 à 18 États. Ils en ont finalement remporté cinq. Les résultats dans l’État de Bolivar (sud) n’ont pas encore été communiqués par la commission électorale. Mais M. Maduro assure qu’il a également été remporté par le parti au pouvoir.

Dès lundi, ils ont refusé de reconnaître les résultats du scrutin et écarté tout dialogue sans  « une vérification internationale fiable ».

Une certitude demeure cependant : l’opposition vénézuélienne, réunie au sein de la Table de l’unité démocratique (MUD), est plus déchirée que jamais et les tensions apparaissent au grand jour après son résultat décevant. Selon Luis Vicente Leon, analyste politique, le pouvoir du président Maduro s’est imposé, car il était uni, face à une opposition « fracturée et démotivée ». Une telle victoire du régime aurait été impossible  « avec une élection transparente et équilibrée », a-t-il cependant insisté.

(Avec la PC, AP et l’AFP)

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