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Au terme de la rencontre en Italie, les ministres de la Sécurité (ou de l'Intérieur) des pays du G7 et les geants du Web ont convenu de faire front commun contre l'usage d'Internet à des fins terroristes.
Photo Credit: Ralph Goodale/Twitter

Le G7 et les géants du web s’attaquent aux contenus « terroristes »

Le ministre de la Sécurité publique du Canada, Ralph Goodale, ses homologues du G7 et des représentants de Google, Facebook ou encore Twitter ont décidé de mettre en oeuvre un plan d’action visant à bloquer « des contenus à caractère terroriste ». Cette décision est le principal résultat de la rencontre de jeudi et vendredi à Ischia (île italienne au large de Naples) organisée par le ministre italien de l’Intérieur Marco Minniti, dont le pays dirige actuellement le G7.

C’est la première fois» que les pays du G7 et les représentants des principaux opérateurs d’Internet et des réseaux sociaux se retrouvent autour de la même table, s’est félicité M. Minniti, rappelant qu’Internet « a été un moyen de recrutement, d’entraînement et de radicalisation important des combattants étrangers ».

« La rencontre avec les opérateurs d’Internet a été plus que satisfaisante », a-t-il poursuivi, déplorant le fait que le groupe armé État islamique (EI) circule sur le web  « comme un poisson dans l’eau ».

Le ministre français de l’Intérieur, Gérard Collomb, a pour sa part déclaré que « c’est à la charge des auteurs de contenus, des gouvernements et aussi de la société civile de faire en sorte qu’Internet soit à nouveau un vecteur de paix ».

« Nous devons en faire davantage », a souligné de son côté  Elaine Duke, secrétaire américaine à la Sécurité intérieure par intérim, remerciant les grands réseaux sociaux pour leur collaboration.

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Le ministre italien de l’Intérieur, Marco Minniti, (au centre) estime que la rencontre avec ses homologues du G7 a été un grand succès. © ralph Goodale/Twitter

« La chute de Raqqa ne signifie pas la fin de l’EI »

La réunion du G7 a débuté vendredi matin par un premier échange de vues consacré à la menace représentée par les combattants étrangers en fuite après la chute de plusieurs bastions djihadistes en Irak et en Syrie. Marco Minniti en a profité pour préciser que la chute de Raqqa, fief de l’EI en Syrie, est certes une défaite militaire très dure. Mais elle ne signifie pas que le groupe n’existe plus.

« Nous avons abordé dans le détail les activités de prévention et nous avons d’abord discuté sur la façon de lutter contre le retour des combattants étrangers dans leur pays d’origine, a expliqué le ministre italien. Nous avons décidé de recueillir ensemble les informations et de les partager. »

Après la libération de Raqqa, les inquiétudes portent notamment sur le sort des 25 000 à 30 000 combattants étrangers, dont 5000 venus d’Europe, qui forment un contingent entraîné susceptible d’essaimer à travers la planète.

John Maguire, alias Abu Anwar al-Canadi, ancien étudiant de l’Université d’Ottawa, devenu djihadiste au sein du groupe armé État islamiqu
Le G7 et les géants du Web veulent empêcher les groupes terroristes de servir du Web pour étendre leur influence. Influence grâce à laquelle un jeune comme John Maguire, alias Abu Anwar al-Canadi, ancien étudiant de l’Université d’Ottawa, est devenu djihadiste au sein de l’EI. © Radio-Canada/Capture d’écran

Endiguer la menace terroriste en ligne

En conviant à la table des discussions Google, Facebook, Microsoft et Twitter,  des groupes stratégiques gérant les données personnelles de millions d’utilisateurs, les sept pays parmi les plus puissants du monde souhaitaient aboutir à un engagement commun dans la lutte contre le terrorisme. L’objectif a été atteint vendredi, à en juger par la déclaration finale.

« Notre objectif est une grande alliance entre les gouvernements et les fournisseurs d’accès à Internet. Il faut trouver le moyen d’intervenir sans remettre en cause la grande ouverture démocratique permise par les réseaux sociaux et par l’accès à la toile », a précisé M. Minniti.

En juin, Facebook, Microsoft, Twitter et YouTube (Google/Alphabet) avaient annoncé la création du Forum mondial de l’Internet contre le terrorisme, une initiative visant à agir contre les contenus djihadistes sur la toile.

« Nous sommes convaincus qu’en travaillant ensemble, en partageant les meilleurs éléments technologiques et opérationnels de nos efforts individuels, nous aurons un plus grand impact sur la menace causée par le contenu terroriste en ligne », avaient-ils alors déclaré dans un communiqué commun.

(Avec l’AFP)

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