Les victimes d’agressions sexuelles pourront consulter gratuitement un avocat, vendredi soir et samedi à Montréal, pour démystifier le processus de dépôt d’une plainte. Elles pourront également recevoir de l’aide psychosociale dans cette clinique juridique.
L’initiative, pilotée par Juripop, a été préparée en partenariat avec cinq syndicats issus du milieu culturel et artistique. Une dizaine d’avocats spécialisés en droit civil, criminel et du travail répondront, bénévolement, aux questions des artistes et des citoyens. Des travailleuses sociales seront également sur place afin d’épauler les victimes.
Le mouvement de dénonciation d’agressions à caractère sexuel touche de nombreux artistes, rappelle la directrice générale de Juripop, Sophie Gagnon. Ces derniers jours, plusieurs victimes ont appelé des syndicats qui représentent les artistes et qui, à leur tour, ont demandé le soutien de Juripop pour organiser une clinique juridique, explique-t-elle.
« On souhaite aider les personnes qui se sentent désemparées ou encore qui se questionnent quant au processus de dénonciation judiciaire », mentionne Me Gagnon, évoquant un réel changement de mentalité qui s’opère au Québec.
Les consultations auront lieu vendredi de 17 h à 21 h et samedi de 10 h à 15 h dans les bureaux du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels de Montréal (CAVAC) situés au 6472, boulevard Saint-Laurent. Mme Jenny Charest est la directrice générale de CAVAC-Montréal
ÉcoutezUne ligne téléphonique sera également mise en place pour répondre aux questions des artistes et des citoyens. Ces derniers pourront alors contacter les avocats et intervenants au numéro du CAVAC, durant les périodes d’ouverture de la clinique, au 514 277-9860. Les personnes à l’extérieur de Montréal peuvent composer le 1 888 765-0508 ou écrire à info@juripop.org.
La vague de dénonciation se poursuit
Pendant que l’aide aux victimes s’organise, le tsunami qui s’est abattu sur le Québec ne s’estompe pas. C’est au tour de l’ancien directeur général et fondateur de l’Institut du Nouveau Monde (INM), Michel Venne, de faire l’objet d’une plainte d’agression sexuelle. L’auteure de la plainte est la chroniqueuse, blogueuse, réalisatrice et conférencière Léa Clermont-Dion. La jeune femme dit avoir été agressée en 2008, à 17 ans, lorsqu’elle occupait un emploi d’été à l’INM.
L’INM, qui condamne toute forme d’agression, dit prendre très au sérieux les allégations de Mme Dion, et souhaite que la lumière soit faite sur cette affaire. L’organisme, par la voix de son actuelle directrice générale, dit qu’il encourage « toute victime à utiliser les services de dénonciation mis à la disposition des citoyennes et des citoyens par le Service de police de la Ville de Montréal et par la Sûreté du Québec, ou par toute autre ressource disponible. »
Pour sa part, Michel Venne nie les allégations circulant à son sujet. Même si l’enquête sur cette affaire n’a pas encore abouti, il a déjà annoncé la suspension de ses activités professionnelles et ses collaborations avec les organisations avec lesquelles il est lié, notamment l’Institut du Nouveau Monde dont il a quitté la direction générale en mars dernier.
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