L’Organisation météorologique mondiale attire l’attention sur les dangers auxquels l’humanité s’expose avec l’augmentation sans cesse croissante du taux du dioxyde de carbone (CO2) dans l’atmosphère. Ce taux aurait connu un bond inattendu en 2016, suscitant des inquiétudes, dans un contexte international où plusieurs pays ont pris l’engagement historique de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre en dessous de 2 degrés Celsius d’ici 2100, par rapport à la température de l’ère préindustrielle (1861-1880) et de mener des efforts pour limiter ces émissions à 1,5 degré Celsius.
« Chemin dans la mauvaise direction »
Après les engagements pris à Paris, le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) pense que nous faisons tous « chemin dans la mauvaise direction ».
Ce qui traduit son amertume et sa déception en face d’une situation qui ne s’améliore guère, en ce qui concerne notamment les émissions polluantes dans l’environnement.
Les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ont connu un bon démesuré, un an seulement après les engagements pris à la COP 21.
L’Agence météorologique des Nations Unies prévient de la situation apocalyptique qu’induirait « une hausse dangereuse des températures » si les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre n’étaient pas réduites de manière radicale à différents endroits du monde.
Patteri Taalas, le secrétaire général de l’organisation pousse un véritable cri du cœur à une semaine de la rencontre internationale sur les changements climatiques qui s’ouvre à Bonn, en Allemagne.
Alors qu’elle était de 400,00 parties par million (ppm) en 2015, la teneur de l’atmosphère en dioxyde de carbone, moyennée à l’échelle du globe, a atteint 403,3 ppm en 2016, en raison de la conjonction des activités humaines et d’un puissant épisode El Niño. Elle représente désormais 145 % de ce qu’elle était à l’époque préindustrielle (avant 1750), selon le Bulletin sur les gaz à effet de serre.

Le niveau de CO2 le plus élevé depuis 800 000 ans
L’OMM estime qu’avec un tel sommet, le niveau des émissions de CO2 est tout simplement ahurissant. C’est son sommet le plus élevé depuis 800 000 ans.
Cela augure de lendemains qui déchantent pour l’environnement et pour l’humanité qui devrait s’attendre à de grands bouleversements écologiques et économiques.
C’est en effet depuis 1990 que l’OMM tire la sonnette d’alarme sur le fait que le « forçage radiatif » causé par la hausse vertigineuse du CO2 dans l’atmosphère a un impact dévastateur sur l’environnement.
La conséquence immédiate est le réchauffement climatique qui a connu un bond de 40 %, et une hausse de 2,5 % pour la seule année 2016, par rapport à 2015.
La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années: la température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel.
Le Canada a-t-il réduit ses émissions
Le Canada fait partie des pays qui ont pris des engagements à Paris et qui ont à cœur la lutte contre les changements climatiques.
Des efforts considérables sont notés de part et d’autre du pays pour lui permettre de réduire son empreinte environnementale.
Il en est ainsi de l’instauration d’une taxe carbone dans la plupart de ses provinces, et de l’annonce de mesures au niveau des différents paliers gouvernementaux pour pallier la situation.

Cette situation demeure cependant assez paradoxale dans la mesure où le Canada a été maintes fois cité dans le contingent de pays qui font moins que ce qu’ils promettent, en ce qui concerne la lutte aux changements climatiques.
Le pays a basé son économie essentiellement sur l’exploitation de ses ressources naturelles, dont le pétrole qu’il continue d’exploiter.
Certaines de ses centrales au charbon demeurent opérationnelles, ce qui fait dire à certains médias que le Canada gagnerait à jouer la carte de la transparence pour véritablement apporter une contribution plus significative à l’édification d’un monde plus sain, pour les générations à venir.
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