Maintenant 403,3 ppm de CO2 dans l’air

Maintenant 403,3 ppm de CO2 dans l’air
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Le monde toujours plus pollué au CO2 malgré les accords de Paris

L’Organisation météorologique mondiale attire l’attention sur les dangers auxquels l’humanité s’expose avec l’augmentation sans cesse croissante du taux du dioxyde de  carbone (CO2) dans l’atmosphère. Ce taux aurait connu un bond inattendu en 2016, suscitant des inquiétudes, dans un contexte international où plusieurs pays ont pris l’engagement historique de réduire leurs émissions de gaz à effet de serre en dessous de 2 degrés Celsius d’ici 2100, par rapport à la température de l’ère préindustrielle (1861-1880) et de mener des efforts pour limiter ces émissions à 1,5 degré Celsius.

« Chemin dans la mauvaise direction »

Après les engagements pris à Paris, le secrétaire général de l’Organisation météorologique mondiale (OMM) pense que nous faisons tous « chemin dans la mauvaise direction ».

Ce qui traduit son amertume et sa déception en face d’une situation qui ne s’améliore guère, en ce qui concerne notamment les émissions polluantes dans l’environnement.

Les concentrations de CO2 dans l’atmosphère ont connu un bon démesuré, un an seulement après les engagements pris à la  COP 21.

L’Agence météorologique des Nations Unies prévient de la situation apocalyptique qu’induirait « une hausse dangereuse des températures » si les émissions de CO2 et autres gaz à effet de serre n’étaient pas réduites de manière radicale à différents endroits du monde.

Patteri Taalas, le secrétaire général de l’organisation pousse un véritable cri du cœur à une semaine de la rencontre internationale sur les changements climatiques qui s’ouvre à Bonn, en Allemagne.

Alors qu’elle était de 400,00 parties par million (ppm) en 2015, la teneur de l’atmosphère en dioxyde de carbone, moyennée à l’échelle du globe, a atteint 403,3 ppm en 2016, en raison de la conjonction des activités humaines et d’un puissant épisode El Niño. Elle représente désormais 145 % de ce qu’elle était à l’époque préindustrielle (avant 1750), selon le Bulletin sur les gaz à effet de serre.

L’usine Koch Fertilizer à Brandon était le plus grand émetteur de gaz à effet de serre du Manitoba en 2009.
L’usine Koch Fertilizer à Brandon était le plus grand émetteur de gaz à effet de serre du Manitoba en 2009. © Courtoisie

Le niveau de CO2 le plus élevé depuis 800 000 ans

L’OMM estime qu’avec un tel sommet, le niveau des émissions de CO2 est tout simplement ahurissant. C’est son sommet le plus élevé depuis 800 000 ans.

Cela augure de lendemains qui déchantent pour l’environnement et pour l’humanité qui devrait s’attendre à de grands bouleversements écologiques et économiques.

Si l’on ne réduit pas rapidement les émissions de gaz à effet de serre, et notamment de CO2, nous allons au-devant d’une hausse dangereuse de la température d’ici la fin du siècle, bien au-delà de la cible fixée dans l’Accord de Paris sur le climatLes générations à venir hériteront d’une planète nettement moins hospitalière.  Le Secrétaire général de l’OMM, Petteri Taalas

C’est en effet depuis 1990 que l’OMM tire la sonnette d’alarme sur le fait que le « forçage radiatif » causé par la hausse vertigineuse du CO2 dans l’atmosphère a un impact dévastateur sur l’environnement.

La conséquence immédiate est le réchauffement climatique qui a connu un bond de 40 %, et une hausse de 2,5 % pour la seule année 2016, par rapport à 2015.

La dernière fois que la Terre a connu une teneur en CO2 comparable, c’était il y a 3 à 5 millions d’années: la température était de 2 à 3 °C plus élevée et le niveau de la mer était supérieur de 10 à 20 mètres par rapport au niveau actuel.

Le Canada a-t-il réduit ses émissions

Le Canada fait partie des pays qui ont pris des engagements à Paris et qui ont à cœur la lutte contre les changements climatiques.

En mai 2015, le gouvernement du Canada a annoncé des plans visant à réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) du pays de 30 % par rapport au niveau de 2005 d’ici 2030. le niveau d’émissions a crû de 1991 à 2007, puis a régressé pendant le ralentissement économique de près de 9 % avant de suivre peu à peu une tendance à la hausse. Bureau du directeur parlementaire du budget

Des efforts considérables sont notés de part et d’autre du pays pour lui permettre de réduire son empreinte environnementale.

Il en est ainsi de l’instauration d’une taxe carbone dans la plupart de ses provinces, et de l’annonce de mesures au niveau des différents paliers gouvernementaux pour pallier la situation.

© Adrian Wyld/Canadian Press

Cette situation demeure cependant assez paradoxale dans la mesure où le Canada a été maintes fois cité dans le contingent de pays qui font moins que ce qu’ils promettent, en ce qui concerne la lutte aux changements climatiques.

Justin Trudeau, premier ministre du Canada
Tant que le monde dépend toujours des combustibles fossiles, le Canada a un rôle à jouer pour assurer que ceux-ci peuvent être exploités de manière responsable.

Le pays a basé son économie essentiellement sur l’exploitation de ses ressources naturelles, dont le pétrole qu’il continue d’exploiter.

Certaines de ses centrales au charbon demeurent opérationnelles, ce qui fait dire à certains médias que le Canada gagnerait à jouer la carte de la transparence pour véritablement apporter une contribution plus significative à l’édification d’un monde plus sain, pour les générations à venir.

On cible beaucoup trop la production de pétrole. L’inaction est largement dans le restant : on n’a rien mis en place pour réduire notre consommation. La production de pétrole, qu’elle soit ici ou ailleurs, va se poursuivre à moins qu’il y ait une transformation de la consommation. De ce côté, on ne voit rien encore se produire. On a des objectifs. Il y a quand même eu des avancées, un cadre pancanadien a été signé […], mais en gros, il n’y a absolument rien dedans qui nous présente une vraie stratégie. Normand Mousseau, physicien.

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Catégories : Environnement et vie animale, Société
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