Photo Credit: Darryl Dyck/Canadian Press

Qu’est-ce qui vous attend si l’on vous surprend avec de l’alcool au volant en 2017?

C’est la bonne question que nous pose un auditeur du continent africain où les lois et les sanctions sont bien différentes de celle du Canada.

Mais à écouter cet auditeur du Bénin, vous découvrirez que les conducteurs ivres du Canada profitent d’une grande clémence de la part du public si l’on compare le sort qui attend souvent les conducteurs béninois lorsqu’une foule est témoin, par exemple, d’un accident mortel…

Écoutez
La conduite avec facultés affaiblies est considérée comme un acte criminel au Canada depuis 1921. En dépit d’une baisse significative du taux de conduite avec facultés affaiblies depuis le milieu des années 1980, la conduite avec facultés affaiblies est la principale cause de décès ayant une origine criminelle au Canada.
La conduite avec facultés affaiblies est considérée comme un acte criminel au Canada depuis 1921. En dépit d’une baisse significative du taux de conduite avec facultés affaiblies depuis le milieu des années 1980, la conduite avec facultés affaiblies est la principale cause de décès ayant une origine criminelle au Canada. © iStockphoto

Se comparer, ce n’est pas toujours se consoler

Il y a encore chaque jour en moyenne au pays 4 personnes qui meurent et 175 autres qui sont blessées dans des collisions directement liées à l’alcool et aux drogues derrière le volant. Cela équivaut à 3,5 décès par 100 000 personnes, certes un des plus faibles taux dans le monde, mais il est très supérieurs à celui de la Suède qui est la championne mondiale de la sécurité routière.

Le Canada et l’Allemagne sont les deux pays industrialisés qui imposent aux conducteurs ivres les plus longues peines maximales d’emprisonnement, soit cinq ans. Viennent ensuite certains États américains qui imposent une peine maximale de deux ans.

En comparaison, en Suède, l’un des pays socialement les plus avancés de la planète, pour un taux de 0,10, la sentence d’emprisonnement maximale n’est que d’un an.

Mais selon les experts, dans sa chasse aux conducteurs ivres, le Canada devrait pourtant s’inspirer du modèle Suédois. Bien que ce pays adopte des peines moins sévères, sa tolérance au phénomène de l’alcool au volant est moindre : la Suède fait partie des pays les plus stricts au monde pour les infractions dans ces circonstances.

Pour un taux d’alcool de 0,02 milligramme, on y impose des sanctions criminelles contre le conducteur et une peine maximale d’emprisonnement de six mois. Cette approche en Suède est plus fructueuse que celle adoptée par le Canada pour réduire le nombre de conducteurs ivres.

En raccourci…
– Au Canada, c’est un crime de conduire avec un taux d’alcoolémie de 0,08, soit 80 milligrammes d’alcool par 100 millilitres de sang.
– Pour le contrevenant, une première offense peut signifier une amende minimale obligatoire de 1000 $, la perte de son permis de conduire pour au moins un an et un dossier criminel pour le reste de ses jours.
– De plus, la peine maximale d’emprisonnement pour un délit mineur peut aller jusqu’à 18 mois, et jusqu’à 5 ans pour un acte criminel.
– Seule l’Allemagne se montrerait aussi sévère que le Canada à ce chapitre.
– Au Canada, en prime au moins 9 des 13 provinces et territoires au Canada imposaient en 2016 des suspensions administratives (non criminelle) de permis de conduire aux personnes ayant pris le volant avec un taux d’alcoolémie égal ou inférieur à 0,05.

Allez! Posez-moi une question sur le Canada : Stéphane.parent@radio-canada.ca

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