La Chambre de commerce de l’Ontario, qui a analysé elle aussi récemment les effets d'une augmentation progressive du salaire minimum dans cette province, souligne que ce sont en tout 185 000 emplois qui seront perdus, sur une période de deux ans.

La Chambre de commerce de l’Ontario, qui a analysé elle aussi récemment les effets d'une augmentation progressive du salaire minimum dans cette province, souligne que ce sont en tout 185 000 emplois qui seront perdus, sur une période de deux ans.
Photo Credit: Radio-Canada

Des salaires minimums trop généreux feront perdre leurs emplois à 60 000 Canadiens d’ici un an

Selon une estimation de la Banque du Canada, environ 60 000 emplois disparaîtront d’ici 2019 en raison de la hausse du salaire minimum dans les différentes provinces du pays, notamment celle qui est programmée en Ontario.

Les spécialistes de la banque centrale canadienne estiment que l’indice des prix à la consommation pourrait aussi grimper d’environ 0,1 point de pourcentage, en moyenne, tout au long de 2018. En outre, le produit intérieur brut pourrait diminuer d’environ 0,1 % d’ici le début de 2019.

La Banque du Canada estime qu’environ 8 % de tous les employés travaillent au salaire minimum. Cette proportion grimpe à 11 % si on ajoute la fourchette de 5 % supérieure au salaire minimum.

Aide-mémoire
– Au Québec, le salaire minimum n’est actuellement que de 11,25 $ par heure, mais une augmentation de 25 cents est prévue vers le milieu de l’année.
– L’Ontario a haussé le 1er janvier son salaire minimum à 14 $ l’heure, alors qu’il était précédemment de 11,60 $ l’heure. Elle compte le faire passer à 15 $ de l’heure en 2019.
– De son côté, l’Alberta a l’intention de hausser son salaire minimum à 15 $ l’heure plus tard cette année. Lisez la suite…

Un Tim Hortons en Ontario fait déjà payer à ses employés la hausse de leur salaire minimum

Le restaurant de la célèbre chaîne Tim Hortons située à Cobourg en Ontario, à environ 115 kilomètres à l’est de Toronto, aurait demandé à ses employés de signer un document où ils acceptent de perdre leurs pauses payées et une partie de leurs avantages sociaux en raison de la hausse du salaire minimum dans la province.

« J’ai l’impression que nous nous faisons avoir », a déclaré un employé de première ligne qui a demandé de garder l’anonymat par crainte de perdre son emploi.

Dans le document, dont des copies ont été obtenues par CBC News, on peut lire : « Les pauses ne seront plus payées. Un quart de 9 heures sera payé pour 8 heures et 20 minutes. Ces changements sont attribuables à l’augmentation du salaire minimum à 14 $ de l’heure le 1er janvier 2018, puis à 15 $ de l’heure le 1er janvier 2019, ainsi qu’au manque d’aide de notre siège social et du gouvernement. »

En plus de perdre des pauses rémunérées, le document indique que les travailleurs qui comptent plus de cinq ans de service devront payer 50 % du coût de leurs avantages sociaux et les employés qui ont entre six mois et cinq ans de service devront en payer 75 %.

Le restaurant de la célèbre chaîne Tim Hortons située à Cobourg, en Ontario

Le restaurant de la célèbre chaîne Tim Hortons situé à Cobourg, en Ontario

Le saviez-vous?
– En date du 29 juin 2014, Tim Hortons exploitait 4546 établissements, soit 3630 situés dans toutes les provinces et les territoires du Canada et plus de 866 autres dans quelques États américains, ainsi que 50 dans le golfe Persique. Elle est la chaîne la plus populaire de son genre au Canada.
– Starbucks arrive loin en deuxième position avec 1400 établissements au Canada.
– Second Cup arrive troisième avec plus de 360 enseignes au Canada et plus de 15 aux Émirats arabes unis, au Koweït, au Maroc, en Arabie saoudite et à Oman.

Tim Hortons répond par la bouche de son service des communications

Dans un courriel envoyé à CBC News, le service des communications de la maison mère de Tim Hortons déclare : « Presque tous nos restaurants au Canada sont exploités par des propriétaires de petites entreprises responsables de toutes les questions d’emploi, y compris toutes les politiques en matière d’avantages sociaux et de salaires. Les restaurateurs sont tenus de se conformer à toutes les lois et réglementations applicables dans leur province. »

Bond explosif du salaire minimum en Ontario : une affaire à rebondissements 

Chris Stevens, copropriétaire de Kaboom Chicken, dans le quartier Leslieville de Toronto, se dit en accord avec la hausse du salaire minimum, mais il croit que le fardeau repose trop sur les petites entreprises. Photo Credit: CHRISTOPHER KATSAROV, PC

Chris Stevens, copropriétaire de Kaboom Chicken, dans le quartier Leslieville de Toronto, se dit en accord avec la hausse du salaire minimum, mais il croit que le fardeau repose trop sur les petites entreprises.
Photo Credit: CHRISTOPHER KATSAROV, PC

RCI avec La Presse canadienne et Radio-Canada et les informations d’Aaron Saltzman et de Laura MacNaughton de CBC news.

En complément

Un Tim Hortons de l’Ontario fait payer à ses employés la hausse du salaire minimum – Radio-Canada 

Tim Hortons heirs cut paid breaks and worker benefits after minimum wage hike, employees say – CBC 

Les restaurants Tim Hortons proposent à leurs employés un régime minceur – RCI 

Catégories : Économie, Société
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