Le gouvernement canadien entend aller au-devant d’une possible crise humanitaire à notre frontière. Son intention est d’éviter les scènes qui se sont produites l’été dernier au sud du Québec. Des migrants d’origine haïtienne s’étaient alors mis à fuir par milliers les États-Unis et à entrer illégalement au Canada.
Ottawa compte donc entrer en contact avec des groupes et organisations représentant la communauté salvadorienne aux États-Unis pour les dissuader de traverser illégalement la frontière canado-américaine.
Rappelons que près de 200 000 Salvadoriens aux États-Unis, dont le statut spécial vient d’être résilié par Donald Trump, devront d’ici 18 mois quitter ce pays.
Cette décision est fortement critiquée par les défenseurs des immigrants, car elle ignore selon eux la violence au Salvador et donne aux Salvadoriens peu d’options, soit de quitter les États-Unis ou d’y rester illégalement.
Le Salvador recense 140 meurtres pour 100 000 habitants. Cette violence généralisée s’explique surtout par les affrontements entre des gangs de rue, appelés maras.
Aide-mémoire…
– Le programme de protection temporaire pour les Salvadoriens avait été mis en place en 2001 après une série de tremblements de terre qui avaient ravagé le Salvador, un petit pays d’un peu plus de 6 millions d’habitants.
– Le département de la Sécurité intérieure juge que la situation s’est depuis stabilisée.
Donald Trump, accompagné par le secrétaire de la sécurité intérieure Kirstjen Nielsen (Andrew Harnik/Associated Press)
Le gouvernement travaille sur des mesures en fait depuis des mois, mentionne le ministre Goodale.
Le ministre de la Sécurité publique a également indiqué qu’une cinquantaine de demandeurs d’asile, principalement d’origine haïtienne, continuent à traverser quotidiennement la frontière au bout du chemin Roxham au Québec pour demander l’asile au Canada, bien que les températures hivernales avoisinaient souvent depuis trois semaines les -20 a -25 degrés Celsius.
Interrogé sur ce qu’il ferait advenant l’abolition du statut de protection temporaire, le Salvadorien Carlos Reyes, qui habite Long Island, à New York, a évoqué le Canada comme option lors d’une entrevue avec le journal local Newsday.
« Une chose que je sais, c’est que je vais perdre mon emploi, et si je n’ai pas d’emploi qu’est-ce que je peux faire? Je ne veux pas aller là-bas [au Salvador], mais je ne pourrai pas rester ici », a-t-il confié.
« Il y a le Canada, mais je ne sais rien du Canada. Ma vie, tout est ici. »
Le saviez-vous?
– L’administration Trump met aussi fin au programme de protection temporaire pour les ressortissants du Nicaragua, une décision qui touche 2500 personnes.
– Les États-Unis devaient aussi mettre fin au programme de protection pour 57 000 ressortissants du Honduras, mais il se donne encore six mois pour décider s’il ira ou non de l’avant avec cette mesure.
Le gouvernement canadien va «entrer en contact avec des groupes et organisations» représentant la communauté salvadorienne aux États-Unis pour les dissuader de traverser illégalement la frontière canado-américaine. AFP
RCI avec l’Agence France-Presse, CBC et Radio-Canada
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