Le chef de la délégation nord-coréenne, Ri Son-gwon (à droite), serre la main de son vis-à-vis sud-coréen, Cho Myoung-gyon (à gauche), le 9 janvier 2018, dans le village de Panmunjom. Photo : Reuters
Corée du Nord aux Jeux olympiques : Pékin déclare le sommet de Vancouver inutile
La Chine viendrait de démolir les chances de réussites de la rencontre internationale sur le problème de la Corée du Nord, à Vancouver, la semaine prochaine.
Un porte-parole du ministre chinois des Affaires étrangères à Pékin, Lu Kang, a révélé mercredi que la Chine n’y participerait pas et a dit croire que le sommet serait en fait plus néfaste que bénéfique pour les efforts de paix.
Selon ce porte-parole, la rencontre de Vancouver « ne ferait que créer des divisions au sein de la communauté internationale et nuire aux efforts communs pour résoudre de manière appropriée le dossier nucléaire de la péninsule coréenne ».
Des experts soutiennent que toute percée ultérieure risque d’être limitée sans la Chine et la Russie, qui selon certaines sources ne serait également pas de la rencontre.
Le porte-parole du ministre chinois des Affaires étrangères, Lu Kang. Photo : Getty Images/NICOLAS ASFOURI
Aide-mémoire
– La rencontre de Vancouver vise officiellement à montrer une solidarité internationale à l’égard de la menace nord-coréenne, à discuter de manières de renforcer les sanctions contre le pays et à étudier les solutions diplomatiques à la crise.
– Cette réunion est une initiative conjointe entre le Canada et les États-Unis. Elle avait fait l’objet d’importantes discussions il y a 20 jours entre Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères et le secrétaire d’État américain Rex Tillerson, qui était de passage au Canada le mois dernier.
Rex Tillerson pose aux côtés de son homologue canadienne Chrystia Freeland, lors d’une réunion mardi à Ottawa. PHOTO AFP
Avec le rapprochement des deux Corées, une réunion est-elle encore nécessaire?
Après deux années de montée des tensions dans la péninsule coréenne, la situation s’est brusquement apaisée avec les premières discussions entre les deux Corées mardi, et avec la décision de Pyongyang d’envoyer le mois prochain une délégation aux Jeux olympiques de Pyeongchang en Corée du Sud.
Les responsables de l’administration Trump ont maintes fois répété que l’option militaire était sur la table et les États-Unis ont participé en 2017 à de nombreuses manoeuvres conjointes avec le Japon et la Corée du Sud, déployant même simultanément trois porte-avions dans la zone.
Certains experts pensent que la rhétorique belliqueuse du président américain Donald Trump a fini par impressionner les élites du régime nord-coréen. Inquiètes de la possibilité d’une guerre, elles auraient cherché à faire retomber les tensions.
Certains évoquent la stratégie diplomatique dite « du fou » de Richard Nixon, qui consistait à pousser l’ennemi à des concessions en faisant croire par ses actions qu’on versait dans l’irresponsabilité totale.
Mais l’ancien secrétaire d’État américain John Kerry a estimé de son côté que les tweets du président créaient du «chaos politique», et beaucoup d’experts pensent que sur le long terme l’attitude de M. Trump sera contre-productive.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.