À la suite d’un désaccord avec le gouvernement du Québec et l’Association des optométristes du Québec (AQQ) sur le renouvellement de l’entente de tarification, l’Association a décidé de se retirer de la Régie de l’assurance maladie du Québec (RAMQ). Cela annonce de lourdes conséquences financières pour les plus vulnérables de la société, dont les enfants et les aînés.
Des services entièrement à la charge des patients
La décision de l’Association des optométristes du Québec de sortir de la RAMQ se traduira par des dépenses importantes pour les moins de 18 ans et les aînés de 65 ans et plus dans la province.
Par exemple, pour un simple examen de la vue, ces derniers devront débourser jusqu’à 95 $, ce qui représente une somme importante, surtout dans un contexte où certains aînés éprouvent des difficultés à payer le simple loyer d’une chambre à coucher.
Interrogé sur une décision aux conséquences aussi désastreuses, le président de l’AQQ, Steven Carrier, a renvoyé la balle au gouvernement. Il met en cause son offre dérisoire lors des négociations visant le renouvellement de l’entente quinquennale sur la tarification entre l’Association et le ministère de la Santé et des Services sociaux.
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Selon L’AQQ, la rémunération totale des optométristes par la RAMQ est de 56,5 millions $ annuellement, soit seulement 0,15 % du budget total du MSSS. Photo : iStock
Une entente qui confine les optométristes « au bénévolat forcé »
Selon M. Carrier, cette entente sur les conditions de participation des optométristes au régime public, qui couvre les moins de 18 ans, les 65 ans et plus, ainsi que les prestataires de la sécurité du revenu, ne donne que de maigres honoraires pour les membres de son association.
À cause des financements aussi dérisoires, les optométristes ne supportent que difficilement les coûts d’exploitation reliés à leurs activités.
Les coûts d’exploitation encourus par les optométristes ont augmenté trois fois plus que les honoraires à l’acte au cours des 30 dernières années (150 % c. 56 %). En effet, les hausses accordées par le MSSS durant cette période ne totalisent en moyenne que 1,6 % par année, en deçà de l’indice des prix à la consommation (IPC).
Alors que le gouvernement promet à la population des lendemains qui chantent, notamment dans un contexte marqué par un surplus budgétaire brandi comme la prouesse économique des libéraux du premier ministre Philippe Couillard, l’AQQ recommande que le redressement nécessaire soit engagé pour éviter une situation catastrophique pour les plus démunis de la société.
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