Le dépotoir de South Kent, au Michigan. Photo : La Presse canadienne/Mike Clark

Le Michigan sous la puanteur des ordures du Canada

Le Michigan est le dépotoir des ordures solides en provenance de plusieurs régions du Canada depuis plusieurs décennies. Une situation qui a pourtant fait l’objet d’une entente bipartite en vue de l’enfouissement de ces déchets, mais qui aujourd’hui est remise en question à cause des dommages environnementaux devenus trop importants au fil des ans.

Réchauffement climatique

Si le Canada a trouvé au Michigan un site intéressant pour l’enfouissement de ses déchets solides, c’est parce que l’entente conclue il y a plus de deux décennies présente un avantage concurrentiel en ce qui concerne le prix de l’importation.

Les déchets solides municipaux sont les matières recyclables, les produits compostables et les ordures provenant des maisons, des commerces et des établissements publics. Ils excluent les déchets agricoles et certains déchets industriels. Banque mondiale, 2012

Les frais pour enfouir les déchets au Michigan, comme les frais additionnels imposés par cet État fixés à 36 ¢ par tonne, sont considérés comme les plus bas aux États-Unis et dans l’ensemble de la région des Grands Lacs.

Ces déchets considérés comme une marchandise commerciale, dont l’importation ne peut pour le moment être limitée, surtout après la crise des dépotoirs qui a frappé les États-Unis au début des années 1990, sont aujourd’hui présentés comme une source de nuisance importante pour l’environnement.

Selon le dernier rapport annuel du département de la qualité environnementale du Michigan (DEQ), un peu plus de 20 % des déchets solides enfouis au Michigan en 2017 provenaient du Canada. Cela représente plus de 8 millions de mètres cubes de déchets. Si ce phénomène est loin d’être nouveau, il est en augmentation depuis 2012. La proportion de déchets canadiens enfouis au Michigan était alors de 14 %.

Des déchets provenant de Toronto sont déversés dans un dépotoir du Michigan en 2003. Photo : Associated Press/Paul sancya

À la longue, les effets de l’enfouissement entraînent la pollution des eaux souterraines et accentuent le réchauffement climatique, ce qui suscite des inquiétudes au sein de la population.

Les déchets prennent beaucoup de place dans les sites d’enfouissement et les dépotoirs et produisent du méthane (un puissant gaz à effet de serre) à mesure qu’ils se décomposent […] Les déchets produisent aussi du lixiviat, le jus de poubelle, qui peut contaminer les cours d’eau et les nappes phréatiques si le site n’est pas étanche. Mathieu Gobeil, Radio-Canada

Nécessité de revoir la réglementation

La fin de l’importation des déchets est le scénario idéal pour contrer la pollution, mais cela n’est pas possible dans l’immédiat. Ainsi, les responsables locaux sont contraints à envisager, à court terme, une révision des règlements qui régissent les dépotoirs créés depuis le déclenchement de la crise.

Ils souhaitent, entre autres, une bonification des frais d’exportation qui passeront à 4,75 $ américain la tonne, ainsi qu’une hausse des capacités d’enfouissement des déchets au triple.

Elles passeraient ainsi de 15 à 45 %, avec une contribution de plus en plus importante pour le Canada qui paierait désormais 20 % des 4,75 $ pour le financement du nettoyage du site.

RCI avec des informations de Radio-Canada

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