Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau de Montréal Photo : Radio-Canada/Charles Contant

Pollution sonore et de l’air à Montréal-Trudeau : des citoyens inquiets exigent des études documentées

Le mouvement incessant des avions à l’aéroport Pierre-Elliott-Trudeau génère des bruits et des gaz devenus une source d’inquiétude pour de nombreux résidents. Mobilisés au sein du comité dénommé Les Pollués de Montréal, ils exigent que le problème soit scientifiquement documenté pour en mesurer les conséquences possibles sur leur santé.

La détérioration du climat sonore dans les quartiers

Les citoyens qui habitent les quartiers survolés par les avions qui décollent ou atterrissent à l’aéroport sont préoccupés par les nuisances sonores sur leur santé.

Le comité, créé au début des années 2010, entend faire feu de tout bois pour amener les principaux responsables provinciaux à prendre des mesures pour atténuer les effets de cette pollution sur la santé, affirme son président Pierre Lachapelle.

Dès 2013 et 2014, le comité a recueilli une pétition de citoyens demandant plus de transparence de la part des autorités aéroportuaires. La pétition exigeait également une diminution du bruit, principalement durant les activités nocturnes à l’aéroport.

Comme l’a relevé M. Lachapelle, les citoyens se sont notamment plaints de l’interruption à répétition de leurs nuits de sommeil, tout au long de l’année, avec des conséquences palpables sur leur humeur et leur productivité, entre autres.

Malgré la mobilisation, les pollués demeurent insatisfaits des résultats, car ils n’ont pas toujours réussi à obtenir les concessions demandées en vue de l’amélioration de leur qualité de vie.

Pierre Lachapelle lors d’une conference de presse en 2017

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Dépôt de 70 lettres signées de citoyens mécontents

Ces lettres sont adressées à la direction québécoise de la santé publique afin qu’elle se penche sur l’élimination du bruit.

Les pollués souhaitent également l’aide de chercheurs universitaires. Par exemple, les audiologistes, les physiciens et les groupes de recherche sur les nuisances sonores dans les villes peuvent évaluer les décibels reliés aux bruits.

En plus d’obtenir des données sur le bruit, le comité s’attend à ce que ces recherches prouvent le lien entre les niveaux de bruit et les impacts sur leur santé.

Un avion traverse le ciel au milieu de tours de bureaux. Photo : iStock

L’OMS tirait la sonnette d’alarme en 2011

Selon M. Lachapelle, l’action de son groupe émane d’une étude épidémiologique de la division européenne de l’Organisation mondiale de la santé, en 2011, qui a permis de constater que le bruit des autoroutes, des gares de triage et du passage à basse altitude des avions avait une incidence directe sur la santé des gens. Une incidence qui se traduit par une baisse de la qualité et de leur espérance de vie.

Les impacts en milieu scolaire avaient été également soulevés.  À Montréal, le tableau est sensiblement le même, compte tenu du fait qu’il y a des écoles qui sont survolées de manière quasi quotidienne par des avions qui décollent ou atterrissent à l’aéroport Trudeau.

La situation nuit notamment à la concentration des élèves.

Trois organismes qui gèrent l’aéroport ne reconnaissent pas les nuisances

Les pollués s’indignent du fait que les organismes gestionnaires de l’aéroport nient l’existence du problème. Ils affirment plutôt que, d’année en année, il y a moins de bruits.

Ce déni entre, comme l’a indiqué Pierre Lachapelle, en contradiction avec les indications fournies par les stations de mesure de bruits installées par les bénévoles du Comité Les pollués autour de l’aéroport.

Ce bruit toucherait plus durement les quartiers situés tout près de la zone aéroportuaire ou directement sous les corridors aériens.

Les pollués souhaitent que les gestionnaires de l’aéroport publient régulièrement les résultats des informations collectées par les installations de mesure qui appartiennent à l’aéroport, ce qui n’est pas toujours le cas.

Cela apparaît aux yeux du comité de citoyens comme un manque de transparence notoire dans un pays démocratique, où les citoyens doivent avoir toutes les informations dont ils ont besoin pour se mettre à l’abri de la pollution sonore et de l’air qui nuisent à leur santé.

Catégories : Santé, Société
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