Depuis le début de cet hiver, les scientifiques n’ont aperçu aucune trace de petites baleines noires en compagnie de leur mère dans l’Atlantique Nord. Une situation qui est loin de rassurer, alors que le monde redoute l’extinction de cette espèce qui est menacée de disparition depuis plusieurs années.
Les taux de mortalité sonnent l’alarme
Le constat des chercheurs arrive dans un contexte où le taux de mortalité des baleines noires a atteint des sommets inquiétants.
L’alerte est partie du ministère des Ressources naturelles de Georgie. Ayant constaté une inactivité des « baleines franches » qui mettent habituellement bas au large de cet État de décembre à la fin mars, avec une période plus active en janvier et en février, le biologiste Clay George n’est pas loin d’envisager le pire pour la survie de cette espèce.
Sa population, qui a déjà compté de 5000 à 10 000 individus, serait réduite actuellement à seulement 450 individus, selon l’Agence américaine d’observation océanique et atmosphérique (NOAA).
Une hémorragie qui remonterait jusque dans les années 1880, avec un déclin de plus en plus prononcé depuis l’année 2010 qui frappe plus durement les femelles.

Carcasse de baleine noire flottant sur l’eau Photo : NOAA
Plusieurs menaces différentes au fil des ans
Dans les années 1880, les baleiniers étaient montrés du doigt comme principaux acteurs ayant conduit les baleines noires au bord de l’extinction à cause de leur surexploitation. Aujourd’hui, les collisions avec des navires et l’enchevêtrement dans du matériel de pêche figurent au premier rang des menaces.
En ce qui concerne spécifiquement l’inactivité des petits observée cet hiver et l’absence du duo qu’ils forment d’habitude avec leur mère dans le site de reproduction, les chercheurs les attribuent à une pénurie de nourriture, qui pousserait les femelles à éviter de tomber enceinte.
D’un autre côté, ces chercheurs du Centre pour la vie marine Anderson-Cabot, de Boston, expliquent cette absence par les changements environnementaux et le déménagement du site de reproduction qui ne manqueraient pas d’incidence sur les mères.
Celles-ci donneraient naissance à des petits tous les sept ans aujourd’hui, contrairement aux naissances tous les trois ans auparavant. Le taux de mortalité qui semble particulièrement élevé au sein de cette espèce est évocateur de l’intensité de la menace qui plane sur elle.
RCI avec La Presse canadienne, WWF Canada et Radio-Canada
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