Les employeurs rechignent souvent à embaucher des personnes présentant une déficiente mentale, pourtant en leur donnant une chance, les avantages pourraient être mutuellement bénéfiques.
Des travailleurs très souvent tenus à l’écart du marché
Les personnes présentant des problèmes de santé mentale éprouvent d’importantes difficultés à s’insérer sur le marché de l’emploi, témoignent Hélène Sultan-Taïeb, professeure au département d’organisations et ressources humaines, à l’École des sciences de gestion de l’Université du Québec à Montréal (UQAM).
Mme Sultan-Taïeb a pris part à l’enquête ayant mené à la publication du rapport intitulé Arguments clairs en faveur de l’embauche de main-d’œuvre en quête d’emploi.
Selon ce rapport, le taux de chômage de ces personnes est très élevé : il se situe entre 70 et 80 %.
Un véritable paradoxe dans une société en pénurie de main-d’œuvre, relève Mme Sultan-Taïeb qui invite les employeurs à puiser dans l’énorme potentiel que représente le basin des personnes présentant une déficience mentale pour accroître les possibilités de leurs entreprises.
Hélène Sultan-Taïeb, professeure École des sciences de la gestion de l’UQAM. Photo Commission de la santé mentale
Ces personnes ont une contribution importante au sein des 5 structures qui se sont prêtées à l’enquête initiée par la Commission de la santé mentale du Canada.
Qu’il s’agisse de travail manuel ou davantage intellectuel, ces personnes se sont démarquées par des expériences diversement appréciées au sein de banques, de restaurants, de bureaux administratifs, entre autres.
Écoutez

Selon l’enquête, la réduction de l’absentéisme et du présentéisme, le taux de roulement plus bas et une productivité accrue sont à l’origine des économies réalisées par les entreprises. En demeurant en emploi, les travailleurs ayant reçu des mesures d’adaptation ont aussi vu leurs revenus nets connaitre une hausse d’environ 31 000 à 67 000 $ sur cinq ans. Photo Istock
Des avantages financiers et sociaux
L’enquête, qui a porté sur les coûts et les avantages sociaux liés à l’embauche et au maintien des personnes concernées en poste, a permis de constater que la collaboration est mutuellement bénéfique : aussi bien les entreprises que les personnes aux prises avec des problèmes de santé mentale tirent leur épingle du jeu.
L’entreprise, qui met en place des mesures d’adaptation pour ces personnes, crée des conditions de travail flexibles, inclusives et plus propices à une meilleure intégration de ces personnes, concourt à leur épanouissement, tout en multipliant ses propres bénéfices.
« Un domicile, un emploi et un ami » sont trois piliers du rétablissement. Le travail procure une raison d’être, un sentiment d’autonomie et un réseau de soutien pouvant renforcer l’espoir, la dignité et le sentiment d’inclusion.
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