Les Services correctionnels du Canada ont annoncé la mise en place d’un programme d’échange de seringues en prison à compter du 28 juin. Ce programme pilote est vivement critiqué par le Syndicat des Agences correctionnelles du Canada (UCCO-SACC-CSN) qui y voit une véritable menace, tant pour les prisonniers eux-mêmes que pour tout le personnel des centres correctionnels.
Un programme voulu pour prévenir et gérer les maladies infectieuses
Avec ce programme d’échange de seringues en prison dans des établissements pour hommes et pour femmes, au Nouveau-Brunswick et en Ontario, le Service correctionnel du Canada veut renforcer ses efforts continus pour prévenir et gérer les maladies infectieuses, aussi bien dans ces établissements qu’au sein de la collectivité.
C’est la phase initiale d’une approche progressive qui permettra de tirer des leçons en matière de pratiques exemplaires pour orienter sa mise en œuvre à l’échelle du Canada.
Ce programme permettra en effet aux détenus d’avoir accès à des aiguilles propres, ce qui éviterait la transmission de certaines maladies infectieuses, comme l’hépatite C ou le sida.
L’absence de mesures d’accompagnement crée de l’inquiétude
Le syndicat des agents correctionnels du Canada s’est dit très préoccupé par l’annonce concernant la mise en œuvre dans quelques jours du programme d’échange de seringues en prison (PESP).
L’absence de mesures de sécurité supplémentaires et de formation pour les agents correctionnels sème l’inquiétude chez le syndicat.
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Le fait pour le détenu d’avoir la possibilité d’obtenir des aiguilles, de les utiliser pour consommer des drogues par la voie veineuse, de les conserver par la suite dans leur cellule pour une prochaine réutilisation ferait planer un risque sur tous ceux qui gravitent autour de la prison.
Les pénitenciers connaissent en ce moment un manque crucial de ressources, déplore le syndicat, qui relève aussi que dans un contexte déjà fragilisé par la crise du fentanyl et de surdoses mortelles, l’implantation du programme d’échange de seringue représentera à coup sûr le coup de grâce pour les agents correctionnels et les détenus.
C’est ainsi qu’il réitère l’importance de maintenir la politique de tolérance zéro en ce qui concerne la présence de drogues dans les établissements carcéraux.
RCI avec le SCN
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