Moins d’un an après son élection, le premier ministre du Nunavut, Paul Quassa, a été destitué par les députés de l’Assemblée législative dans un vote de défiance.
Style de gouvernance et personnage controversés?
Le premier ministre destitué a fait l’objet de vives critiques de la part des élus de l’Assemblée législative au cours des derniers mois.
Ces derniers lui reprochaient son manque de transparence, notamment dans la prise de certaines décisions qui auraient nécessité l’implication de diverses parties.
Par ailleurs, Paul Quassa se serait illustré par des déclarations trompeuses à l’Assemblée.
Le Nunavut, qui est dirigé par un gouvernement de consensus, ne connaît pas de partis politiques. C’est pourquoi le premier ministre est généralement choisi parmi les membres de la législature.
C’est dans ce cadre que Paul Quassa a été désigné l’année dernière. C’est un passage au pouvoir très bref pour ce membre issu du groupe inuit. La motion de défiance a été proposée par John Main, représentant des communautés d’Arviat et de Whale Cove.
Selon M. Main, les « déclarations trompeuses » de Paul Quassa ont été faites aux membres concernant la conférence Northern Lights en février. « Plus de 500 000 $ auraient été dépensés pour envoyer une délégation du territoire, y compris tout le Cabinet, à la conférence sur le commerce à Ottawa. »
Seize membres de la législature ont voté pour sa destitution, trois ont voté contre et deux se sont abstenus.
Le vice-premier ministre Joe Savikataaq assumera temporairement les fonctions de premier ministre, mais ne deviendra pas forcément le remplaçant officiel de Paul Quassa au poste de premier ministre.
Paul Quassa Crédit : (Kieran Oudshoorn/CBC)
Quelques défis du Nunavut
Le taux de tuberculose dans la population est 50 fois plus élevé que dans le reste du pays. La principale raison est l’insalubrité liée au manque de logements. Pour combattre cette maladie et aussi créer une enquête permanente sur la santé des Inuits, un financement de plus 109 millions de dollars sur 10 ans a été annoncé par le ministre canadien des Finances Bill Morneau.
La ville de Qikiqtarjuaq a été la plus fortement touchée par la tuberculose. Une campagne de dépistage y a été lancée en février de l’année dernière. (Eilis Quinn/Regard sur l’Arctique)
L’autre fléau majeur au sein de la population est le suicide, principalement dans les communautés autochtones.
Les jeunes sont de plus en plus confrontés aux difficultés linguistiques parce qu’ils doivent composer avec la dualité linguistique faite de l’anglais et de l’inuktitut, les deux langues de scolarisation qu’ils maîtrisent mal.
La population du Nunavut ne jouit pas toujours des pleins droits sur ses terres et sur ses ressources naturelles. Elle attend de ses représentants qu’ils défendent leurs intérêts auprès de différentes instances fédérales, afin que leurs droits ancestraux soient reconnus et respectés.
RCI avec La Presse canadienne, CBC et Radio-Canada
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