Le ministre du Commerce international du Canada, François-Phillippe Champagne, fait des gestes avant de signer l'accord commercial du Partenariat transpacifique (PTP), à Santiago, au Chili, le 8 mars 2018. ©REUTERS / Ivan Alvarado

Rebaptisé, l’accord transpacifique sera-t-il ratifié par le Parlement canadien? Le ministre Champagne fait le pari

Le ministre canadien du Commerce international, François-Philippe Champagne, a présenté jeudi une législation à la Chambre des communes dans le but de ratifier le pacte commercial du Pacific Rim, connu maintenant comme l’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste. 

L’Accord de Partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP) est un nouvel accord de libre-échange conclu entre 11 pays ayant une frontière maritime avec l’océan Pacifique, dont l’Australie, le Brunei, le Canada, le Chili, le Japon, la Malaisie, le Mexique, la Nouvelle-Zélande, le Pérou, Singapour et le Vietnam. Une fois ratifié par les pays et entrée en vigueur, le PTPGP sera un des plus grands accords de libre-échange du monde. 

Ottawa a été critiquée pour cet accord par des groupes, dont le Syndicat des métallos. Ce dernier l’a décrit comme étant « un autre accord commercial favorable aux entreprises qui fera disparaître des dizaines de milliers d’emplois au Canada, augmentera les inégalités et aggravera les défis environnementaux mondiaux ».

Pour sa part, le Conseil des Canadiens est profondément préoccupé par la tentative du gouvernement de faire passer ce projet au Parlement sans l’appui de la population. 

« C’est le même accord qui met en danger 80 000 emplois, nuit aux agriculteurs et consacre les dispositions du chapitre 11 donnant aux entreprises le droit de nous poursuivre dans 10 autres pays. Il peut être rebaptisé, mais c’est la même chose à laquelle une majorité écrasante (presque tous les Canadiens consultés) a dit être opposée. »Maude Barlow, présidente honoraire du Conseil des Canadiens

De son côté, le gouvernement canadien dit être convaincu que cet accord ne sera que bon pour le pays. Voici une liste d’avantages stratégiques et économiques cités dans le site web officiel qui lui est dédié :

  • Le PTPGP constitue un grand bloc commercial composé de 11 pays, représentant 495 millions de personnes et affichant un PIB combiné de 13 500 milliards de dollars.
  • Le PTPGP définira de façon stratégique les modalités commerciales dans la région de l’Asie-Pacifique.
  • Le PTPGP, ainsi que l’ALENA et les accords de libre-échange conclus avec l’Union européenne (AECG) et la Corée du Sud, fera du Canada le seul pays du G7 à bénéficier d’un accès aux marchés dans des conditions de libre-échange dans les Amériques, en Europe et dans la région de l’Asie-Pacifique.
  • L’Accord produira des avantages économiques importants pour le Canada, y compris l’accès au Japon (la troisième économie mondiale) ainsi qu’à des marchés en forte croissance, comme la Malaisie et le Vietnam.
  • Ces avantages continueront de croître au fur et à mesure que le PTPGP s’élargira et intégrera de nouveaux membres.
  • On s’attend à ce que toutes les provinces et tous les territoires du Canada bénéficient du PTPGP.

Voyez aussi le plaidoyer du ministre Champagne en vidéo :

Ces arguments ne convainquent pas le Syndicat des métallos du Canada. Il affirme que le PTPGP était une mauvaise affaire lorsqu’il a été négocié par les conservateurs en 2015 et c’est une mauvaise affaire maintenant, malgré la pression du gouvernement libéral pour un changement cynique au nom officiel de l’accord. C’est du moins ce qu’a déclaré Ken Neumann, directeur national des Métallos, en référence à l’insistance du gouvernement Trudeau pour que le Partenariat transpacifique soit rebaptisé Accord de Partenariat transpacifique global et progressif .

Avec les informations de la Presse canadienne, le gouvernement du Canada, le Syndicat des Métallos et le Conseil des Canadiens. 
Catégories : Économie, International
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