Après l’entrée en vigueur effective de la réglementation sur la marijuana récréative en octobre, la culture pourra se faire à l’extérieur, au grand bonheur des défenseurs de cette cause qui a profondément divisé l’opinion depuis la décision du fédéral de légaliser la culture et la commercialisation.
Résultat d’une vaste consultation
Selon le cabinet du ministre fédéral de la santé, Ginette Petitpas-Taylor, la décision d’autoriser la culture à l’extérieur suit la volonté d’une bonne partie de la population canadienne qui s’est dite favorable à une telle initiative à la suite d’une consultation.
La réglementation se précise ainsi peu à peu, mais la question qui demeure est celle de savoir si toutes les provinces adhéreront à l’idée de la culture extérieure du cannabis en raison des nombreux risques encourus.
Du côté du Québec, certains propriétaires de logements avaient émis des réserves concernant notamment la possibilité pour les familles de cultiver et de posséder jusqu’à quatre plants. Ils avaient dit craindre pour la quiétude des habitants qui ne fument pas et qui n’aimeraient être exposés ni à l’odeur des plantes ni à la fumée émanant de cette substance.
Selon un sondage mené au mois de juin par la Corporation des propriétaires immobiliers du Québec (CORPIQ), 85 % des propriétaires de logements se disent inquiets des impacts de la légalisation sur la gestion de leur immeuble locatif.
D’un autre côté, le fait pour la plante d’être cultivée à l’extérieur l’expose à des possibilités de vol et de détournement à diverses fins, y compris à des fins de consommation par les mineures.
À tout cela, il faut ajouter les risques de contamination des autres cultures qui les entourent, le risque de propagation de son odeur dans l’air, etc.
Les partisans de la culture extérieure soutiennent que les conditions atmosphériques, comme le soleil, pourraient être largement bénéfiques pour les producteurs, tout comme l’eau et le sol qui permettraient d’améliorer les rendements et de tirer le plus grand bénéfice lorsque la plante est cultivée à des fins commerciales.
Un drapeau du Canada, où a été brodée une feuille de cannabis, flotte devant la colline du Parlement à Ottawa. Photo : The Canadian Press/Sean Kilpatrick
Affiner la réglementation
Le gouvernement fédéral, qui vient ainsi d’autoriser la culture extérieure de la marijuana, a eu à mener une vaste consultation en vue de mieux définir les contours de la réglementation qui doit encadrer la culture et la commercialisation de cette substance dès le 17 octobre.
Le cadre réglementaire est vivement attendu cette semaine au pays. Ce cadre devrait refléter le consensus en ce qui a trait à l’emballage et à l’étiquetage.
Il est aussi attendu, du côté du Québec, qu’il lève l’ambiguïté qui entoure actuellement l’orientation que devrait suivre la population.
Bien qu’Ottawa ait affirmé qu’il « n’était pas dans son plan de contester les lois du Québec » qui interdisent la culture de la marijuana à l’extérieur, il n’en demeure pas moins que les citoyens ne savent pas toujours laquelle des lois, provinciale ou fédérale, devrait prévaloir le moment venu.
RCI avec La Presse Canadienne et Radio-Canada
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