« Ce n’est pas facile, dit Rosette en pleurant. Mais je n’ai pas de choix. Je ne peux pas rentrer. » Son rêve : se rendre avec sa famille jusqu'au Canada. Rosette, au centre, entourée de sa famille. Son mari, Godet, Pauline (chandail bleu) et Marie (chandail rose) Photo : Radio-Canada

Partir du Brésil pour le Canada : la nouvelle route vers l’eldorado pour les migrants africains et internationaux

Un documentaire de France 24, produit en partenariat avec plusieurs médias, dont Radio-Canada, en avril 2018, relate le nouveau trajet de migrants venus d’horizon divers, qui partent à la recherche d’une meilleure vie au Canada, en Amérique du Nord, avec comme point de départ le Brésil.

RCI avec YouTube, Radio-Canada et France 24

Des histoires douloureuses ponctuées de larmes et de prières

Ces migrants rêvent pour la plupart de l’Amérique Nord, principalement du Canada, mais aussi des États-Unis, malgré l’hostilité grandissante de l’administration Trump.

Le Canada est donc ce pays de cocagne où tout est beau, agréable, où les gens sont gentils, où il est aussi possible de travailler et de se faire de l’argent.

Crédti Radio-Canada/ ESRI

À 76 %, les migrants sont originaires d’Afrique (Sierra Leone, Sénégal, République démocratique du Congo, Nigeria, Somalie, Rwanda, Burundi, etc.) et ont transité par l’Europe. Ils partent généralement parce qu’ils rêvent d’une vie meilleure. Ils ont vécu la guerre, l’extrémisme religieux, la famine, la maladie et le génocide.

Leurs témoignages sont une série de récits douloureux qui mêlent souffrance et foi. La foi, cette « forte assurance et espérance des choses à venir », grâce à la main invisible de Dieu. Ces choses à venir, c’est le Canada, c’est la paix, c’est de la nourriture, de l’eau potable, de l’électricité, un travail (quel qu’il soit), un toit, des soins de santé, l’école pour les enfants, parmi les besoins les plus urgents.

Des migrants centraméricains embarquent sur un train baptisé « la Bestia », à Ixtepec, au Mexique. Photo : Associated Press/Eduardo Verdugo

Les autres migrants viennent du Bangladesh, du Népal, du Sri Lanka et surtout d’Haïti. Ils poursuivent le même but, ils entretiennent tous un même rêve américain. Ils ont aussi en commun l’extrême précarité, des gouvernements corrompus, versés dans le népotisme et le favoritisme, qu’ils ont voulu laisser derrière eux pour s’en aller ailleurs. Où la Terre n’a pas tremblé, engloutissant tous leurs espoirs, où ils pourront enfin vivre dans la dignité grâce à un droit d’asile politique, bien que la plupart n’y auront pas accès.

L’autre trait d’union entre ces migrants c’est le fait qu’ils n’ont pas de papiers. Les fameux documents officiels qui leur permettraient de voyager en toute quiétude.

Un parcours parsemé d’embûches

La distance qui sépare le Brésil du Canada est suffisamment longue pour entraîner l’abandon du projet. Pourtant, les migrants n’en démordent pas. Portés par leur détermination et par leur forte croyance en Dieu, ils sont prêts à braver les 20 000 km vers l’Amérique du Nord, avec ses multiples escales (Équateur, Pérou, Argentine, Chili, etc.), des passeurs véreux et leurs réseaux tortueux, plus animés par l’attrait du gain que par une réelle volonté d’aider les migrants à atteindre leurs objectifs.

Un périple long, marqué par toutes sortes de trafics. Une odyssée dangereuse, susceptible de se transformer à tout moment en un véritable champ de repos éternel, prêt à engloutir les rêves de toute une vie. De nombreux migrants y laissent leurs économies, leur santé, plus encore, leur vie (400 morts en 2017).

Des migrants prennent un repas dans la jungle entre la Colombie et le Panama. Photo : Source confidentielle

Ceux qui arrivent à bon port débarquent à New York, surtout lorsqu’ils détiennent un visa de touriste, pour ensuite être conduits à la frontière avec le Canada, la destination finale. Ceux qui n’ont aucun document officiel de voyage sont tout de suite refoulés hors des frontières américaines. La Politique de tolérance zéro de l’administration Trump oblige à procéder de manière aussi brusque.

New York représente la base arrière pour les détenteurs d’un visa touristique. De là, ils pourront facilement rejoindre le Canada. Une fois conduits à la frontière en taxi, c’est une tout autre démarche qui est entamée avec les responsables de postes frontaliers, principalement à Saint-Bernard-de-Lacolle où ils se font arrêter, une solution facile pour entrer au Canada.

Depuis, les migrants qui ont réussi à entrer de cette façon au pays sont pour la plupart toujours en attente de documents officiels qui leur permettront de vivre enfin leur rêve. D’autres sont tout simplement déportés, car ils ne remplissent pas les conditions requises pour bénéficier de l’asile politique.

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Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Société
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