Des dizaines de passagers d’un train en retard sur son horaire, à bord duquel se trouvaient deux étudiantes canadiennes, ont frôlé la mort mardi. Elles ont évité de quelques minutes l’effondrement catastrophique du pont qui a tué au moins 39 personnes à Gênes.
Tamar Bresge, 23 ans, raconte qu’elle et son amie Melissa Light, 22 ans, de Toronto, peinent toujours à réaliser ce qui vient de se passer. Mardi, ces deux jeunes Canadiennes venaient de quitter Nice, en France, pour se diriger vers Milan, en Italie, lorsque le soleil a fait place à une violente tempête.
À ce moment-là, leur train a fait un arrêt imprévu à la gare de l’aéroport de Gênes. Sans en préciser la raison, le personnel ferroviaire a annoncé que le train aurait un retard indéterminé. « Notre train était sur le point de passer sous le pont, on parle de moins de cinq minutes », rapporte Tamar Bresge.
Les passagers croyaient à un retard de train typique. Puis, graduellement, les passagers autour des deux Canadiennes ont commencé à s’émouvoir en voyant les premières images de la catastrophe sur leur téléphone. L’ampleur de la tragédie qui se déroulait à quelques centaines de mètres devant elles a commencé à se concrétiser.
«On a d’abord cru que c’était un accident de train. Ensuite, on a compris que le pont s’était effondré. On s’est arrêté si près des lieux qu’on pouvait entendre les sirènes. Il y avait eu des coups de tonnerre violents et des éclairs quand le pont s’est écroulé, alors […] on a probablement entendu l’effondrement en pensant que c’était la tempête. On y a tout juste échappé, mais vraiment tout juste », explique-t-elle.
« Nous sommes toutes les deux très reconnaissantes d’avoir été à bord du train devant l’effondrement et pas en dessous. Cela semble tellement surréaliste », ajoute Melissa Light.

Une section d’environ 200 mètres du pont Morandi, sur une importante autoroute qui relie l’Italie à la France, s’est écroulée dans la ville portuaire de Gênes pendant une violente tempête. PHOTO ALEXANDER ZEMLIANICHENKO, AP
Les recherches sous les décombres se poursuivent
Mercredi à la mi-journée, la protection civile a annoncé un nouveau bilan de 39 morts confirmés et de 15 blessés, dont une douzaine dans un état grave. Il y a aussi encore quelques disparus.
Trois enfants de 8 à 13 ans figurent parmi les victimes. Il y a également trois Français ainsi que trois Chiliens qui résidaient en Italie, selon les services diplomatiques des deux pays.
Des équipes de pompiers – 400 ont pris part aux opérations depuis hier – s’affairent toujours dans les décombres avec des chiens et des pelleteuses. Deux grandes grues jaunes et noires sont arrivées dans la nuit pour aider à déblayer et accéder à des cavités où des victimes pourraient être coincées.
L’effondrement soudain a précipité environ 35 voitures et quelques camions dans le vide d’une hauteur de 45 mètres.
Le pont de 1,18 km de long, qui s’est effondré sur plus de 200 mètres, a été construit entre 1963 et 1967 en grande partie avec du béton armé précontraint.
Or, dès ses premières décennies d’existence, l’ouvrage a fait l’objet de travaux de maintenance importants liés en particulier à la dégradation du béton, accentué par les vibrations du trafic.

Le pont Morandi était fragile, ce que savaient les pouvoirs publics. -Photo AFP
RCI avec La Presse canadienne et l’Agence France-Presse
En complément
Comment sauver le pont de Québec de la ferraille? – RCI
Pont de la Confédération, depuis 20 ans l’Île-du-Prince-Édouard en profite grandement – RCI
Le Canada a-t-il déjà eu le pont le plus long au monde? – RCI
Pour des raisons indépendantes de notre volonté et, pour une période indéterminée, l'espace des commentaires est fermé. Cependant, nos réseaux sociaux restent ouverts à vos contributions.