La journaliste, chroniqueuse, scénariste pour la télévision, féministe et politicienne, Lise Payette, est décédée le 5 septembre 2018, à son domicile, entourée de ses proches. C’est une perte importante pour le Québec qui s’est mobilisé, d’un seul tenant, pour rendre hommage à cette grande dame qui a marqué l’histoire du Québec de façon diverse. C’est une femme dont l’œuvre continuera d’influencer plusieurs générations, au Québec et ailleurs.
RCI avec Radio-Canada et des informations du gouvernement du Québec
Une militante engagée sur plusieurs fronts
Lise Payette est de ces femmes de tête qui ont tout donné afin que la femme trouve sa pleine place dans la société.
La classe politique salue en elle la féministe déterminée qui a fait de l’égalité entre l’homme et la femme un véritable cheval de bataille.
Le Québec souligne l’intelligence et la clairvoyance de celle qui a entamé sa carrière de journaliste à Radio-Canada dans les années 1960 et qui a réussi à capter l’attention de plus d’un million de téléspectateurs tous les soirs dans son émission « Appelez-moi Lise ».
« Une grande intelligence, une force de persuasion, de la franchise, de l’authenticité et de la détermination » – François Gendron, un compagnon de longue date
La grande intelligence de Lise Payette aura été au service de la province dans différents domaines. Devenue ministre de la Condition féminine en 1976 dans le premier cabinet de René Levesque, Lise Payette exerce une influence qui dépasse le ministère qu’elle occupe.
Dans le secteur des transports, elle est reconnue comme l’instigatrice de l’assurance automobile universelle encore en vigueur au Québec aujourd’hui.
Dans le domaine de l’agriculture, elle était du gouvernement qui s’est battu pour que soit adoptée la loi sur la protection des terres agricoles, ce qui a eu un impact significatif dans la province où les promoteurs immobiliers avaient tendance à tout raser pour implanter des centres commerciaux, a souligné Jean-François Lisée, le chef du Parti québécois.
Elle a travaillé pour favoriser l’indépendance du Québec, rédigé plusieurs œuvres et publié de nombreuses chroniques dans les quotidiens Le Devoir et Le Journal de Montréal, qui sont perçues comme de véritables vecteurs de changement social.
Le 15 novembre 1976 : le nouveau premier ministre, René Lévesque, et les députés Gilbert Paquette et Lise Payette CP Archives
Quelques messages d’hommage de la classe politique québécoise
Je viens d’apprendre le décès de madame Payette. Elle a grandement contribué à faire avancer les droits des femmes et nous lui devons aussi la création de la @SAAQ. Ce matin, mes pensées sont avec sa famille, ses amis et ses proches. Mes plus sincères condoléances.
— Philippe Couillard (@phcouillard) September 6, 2018
Intelligence, aplomb, convictions, Lise Payette a changé nos vies de téléspectateurs, donné des droits aux consommateurs, tracé la voie pour des générations de femmes en quête de liberté et d’égalité. Chapeau Madame. #polqc https://t.co/UfaKBzurma
— Jean-François Lisée (@JFLisee) September 6, 2018
J’apprends avec tristesse le décès de Lise Payette.
Elle aura marqué le Québec.
On est plusieurs à s'être couchés tard pour écouter "Appelez-moi Lise".
Elle fut une grande féministe.
Nous saluons sa mémoire et offrons nos condoléances à ses proches. pic.twitter.com/VNWyHsWbIK— François Legault (@francoislegault) September 6, 2018
Mme Payette a été une bâtisseuse, une nécessaire entêtée. Elle a pavé la voie pour les femmes comme ministre avec le gouvernement de M. Lévesque dans les années 70.
J’adresse mes sincères condoléances à ses proches et à sa famille.— Manon Massé (@ManonMasse_Qs) September 6, 2018
Le Québec vient de perdre une femme d'exception, Lise Payette. Une grande québécoise nous a quittés. Yolande et moi offrons nos plus sincères condoléances à toute sa famille et à ses proches.
— Gilles Duceppe (@GillesDuceppe) September 6, 2018
« C’était une femme d’audace, qui avait une telle détermination qu’on ne pouvait pas lui résister », a affirmé l’ancienne première ministre du Québec Pauline Marois.
Elle part pour Paris où elle collabore au mensuel Châtelaine en même temps qu’au quotidien Le Nouveau Journal;
Elle a été : animatrice de l’un des plus populaires talk-shows du Québec, ministre d’État à la Condition féminine et au Développement social, ministre des Consommateurs, Coopératives et Institutions financières, présidente du comité organisateur de la fête nationale sur le mont Royal en 1975 et présidente d’honneur du 50e anniversaire du droit de vote des femmes au Québec en 1990;
Après avoir apprivoisé le domaine de la radio à Trois-Rivières et à Rouyn, Lise Payette fait son entrée à la station de Radio-Canada à Paris en 1961, avec l’émission Interdit aux hommes;
C’est à partir de 1966 que Place aux femmes la fera vraiment connaître de toute la population québécoise;
Après sept années de radio quotidienne à Radio-Canada, elle aborde en 1972 la télévision quotidienne avec Appelez-moi Lise. Cette émission, à la mesure de son image, permet à Lise Payette de gagner la faveur d’un vaste public qui lui demeurera fidèle jusqu’à la fin de l’émission, en 1975;
En 1976, Lise Payette offre ses services à René Lévesque; ainsi, elle devient candidate à l’élection qui s’annonce. Élue, elle se révèle une source d’espoir pour toutes les femmes du Québec qui voient en elle une ambassadrice de leurs revendications et de leur quête d’égalité. Son mandat l’amène à travailler pour l’obtention de meilleurs services de garde et de garderies, pour la création de centres d’aide aux femmes en difficulté et pour l’augmentation des fonds à consacrer aux femmes chefs de famille monoparentale;
Lise Payette est devenue officière de l’Ordre national du Québec en 2001. Crédit : Gouvernement du Québec
Elle met sur pied un bureau de la condition féminine dans douze ministères, dont le ministère du Travail, et elle travaille à la reconnaissance du statut de travailleuse pour les femmes collaboratrices de leur mari;
Elle est maître d’œuvre de la réforme de l’assurance automobile du Québec et de la création de la Société de l’assurance automobile du Québec, ainsi que du Code de la protection du consommateur;
Elle crée la Société de développement coopératif;
À l’élection d’avril 1981, Lise Payette ne sollicite pas le renouvellement de son mandat. Dans les mois qui suivent son départ du monde politique, elle rend compte de son expérience dans un livre intitulé Le pouvoir, connais pas. Depuis, Lise Payette partage son temps entre l’écriture, la radio, la télévision et la production audiovisuelle;
Lors de la remise des Gémeaux 1998, Lise Payette recevait le Grand Prix de l’Académie, un honneur pour récompenser l’ensemble de sa carrière;
En l’an 2000, celle que d’aucuns considèrent comme « la mère du Québec moderne » recevait la toute première médaille d’honneur remise, tous les dix ans seulement, par le Mouvement national des Québécois et des Québécoises.
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