Les militants écologistes de l’organisation Greenpeace ont décidé de tirer un peu de plomb dans l’aile du projet du nouveau gouvernement de Doug Ford de retirer la plus importance province canadienne de la bourse du carbone.
Selon Greenpeace Canada, le premier ministre Doug Ford et son gouvernement agissent de manière illégale en ne tenant pas de consultations publiques à ce sujet.
L’abolition du plafond d’émissions imposé aux entreprises était l’une promesses électorales phare de M. Ford et l’une des priorités qu’il avait établies lors d’une rare séance parlementaire cet été.
Greenpeace affirme pourtant qu’en vertu de la Charte des droits environnementaux de l’Ontario, les citoyens de cette province ont le droit d’être consultés concernant toute réglementation et loi importantes dans le domaine de l’environnement.
Greenpeace Canada a obtenu une audience en cour accélérée, prévue vendredi de la semaine prochaine, pour que sa cause puisse être entendue avant l’adoption de la nouvelle loi mettant fin au programme de plafonnement et d’échange des émissions de gaz à effet de serre.

Le premier ministre de l’Ontario Doug Ford. Photo : La Presse canadienne/Tijana Martin
Pourquoi Doug Ford est-il contre une bourse au carbone?
Depuis qu’il a sauté dans l’arène de la politique provinciale en février dernier, Doug Ford martèle que les Ontariens paient leur essence trop cher, et que c’est à cause du surplus qui leur est imposé par le marché du carbone les liant au Québec et à la Californie.
Pour réduire le prix à la pompe, prétend le premier ministre, il faut donc quitter ce marché.
Pour sortir de la bourse du carbone, Doug Ford doit donc maintenant modifier la loi de sa province, un processus qui prendra du temps.
De plus, en vertu de l’accord conclu avec le Québec et la Californie, le gouvernement ontarien doit donner un préavis d’un an à ses partenaires s’il veut s’en retirer.
Selon les termes de cet accord, les grands pollueurs et les distributeurs de carburant sont soumis à des plafonds d’émission de gaz à effet de serre. S’ils dépassent ces normes, ils sont tenus d’acheter des droits d’émission à d’autres entreprises qui font partie du marché, ou au gouvernement local qui en met aux enchères ponctuellement. Le but est que les grands pollueurs soient incités à investir dans des technologies plus vertes.
Les distributeurs de carburant remettent quant à eux la facture aux consommateurs. En Ontario, on estime que le marché du carbone a fait augmenter le prix de l’essence d’environ 4,5 cents le litre.

Gros plan sur une pompe de station d’essence. Photo : CBC
RCI avec La Presse canadienne et la contribution d’Étienne Leblanc de Radio-Canada
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