Une préposée aidant une bénéficiaire dans un CHSLD. Photo : Radio-Canada

Élections au Québec : les aînés des CHSLD sont-ils les laissés pour compte du débat des chefs ?

Les chefs des quatre principaux partis politiques en lice dans le cadre des élections provinciales ont débattu de grands enjeux de leurs programmes à Radio-Canada. À l’issue de ce débat, l’Association des établissements privés conventionnés (AEPC) a estimé que toutes les formations politiques ont annoncé des mesures pour améliorer le réseau public des Centres d’hébergement de soins de longue durée (CHSLD), tout en ne mentionnant pas l’apport du privé conventionné.

Source : AEPC

« Les formations politiques veulent-elles vraiment les meilleurs CHSLD pour nos aînés »?

L’AEPC en est à se poser cette question, à la suite du débat entre les chefs du Parti libéral du Québec, Philippe Couillard, de la Coalition avenir Québec, François Legault, du Parti québécois, Jean-François Lisée, et Manon Massé de Québec solidaire.

Selon L’AEPC, si les quatre chefs ont tous annoncé des mesures pour améliorer le réseau public des CHSLD, il est clair qu’aucun d’eux ne souhaite l’apport du privé conventionné pour y arriver.

Et pour quelle raison ? L’AEPC estime que ce serait par crainte que le privé « envahisse » le réseau de la santé.

Qualifiant les engagements annoncés par les chefs « d’engagements boiteux », pris au détriment des résidents de CHSLD qui sont censés être protégés, l’AEPC souligne l’apport du privé dans l’hébergement et les soins aux aînés.

Selon l’Association, les établissements privés conventionnés sont des « CHSLD à échelle humaine, qui offrent des milieux de vie de qualité supérieure et des milieux de travail stimulants, respectueux du personnel qui y œuvre ».

La pénurie de personnel influence la qualité des soins aux aînés. Photo : iStock

Pour la poursuite d’une saine symbiose entre le réseau de la santé et les établissements privés conventionnés

Le réseau des 57 CHSLD privés conventionnés du Québec héberge 7000 résidents. Il est géré par le privé depuis 60 ans, souligne l’AEPC. C’est un modèle qui compte davantage sur la souplesse d’une structure de gestion allégée. Cette structure permettrait, selon l’AEPC, d’offrir des soins de qualité dans des milieux de vie sécuritaires et adaptés avec l’aide d’un personnel formé et compétent, qui fait partie du réseau public et qui est encadré par un ensemble de règles déterminées par le ministère de la Santé et Services sociaux.

Une question essentielle est restée sans réponse pendant le débat, estime l’AEPC. C’est celle de savoir où trouver du personnel pour répondre aux besoins à la suite de l’augmentation du nombre de places en CHSLD voulue par chacune des formations politiques.

L’AEPC critique une proposition qui ne repose sur « aucun plan précis et concret, notamment en ce qui a trait à l’Attraction, à la formation et à la rétention de la main d’œuvre ».

Les établissements privés conventionnés ont un rôle important à jouer aux côtés du réseau de la santé. Un rôle qui a été mainte fois prouvé, affirme L’AEPC.

Par exemple, aujourd’hui, ils sont tout à fait aptes à relever le défi de réduire à zéro la liste d’attente de 2600 personnes pour une place en CHSLD, comme ils ont déjà eu à le faire efficacement dans les années 1980. Pour atteindre cet objectif, il y a un préalable : il faut qu’à l’issue des élections du 1er octobre, le nouveau gouvernement élu s’atèle à recruter et à former le personnel pour offrir des soins et des services de qualité.

Selon l’AEPC, aucune des formations politiques n’a jusqu’ici « prouvé que son but ultime était d’offrir des milieux de vie sécuritaires, professionnels et dynamiques à toutes les personnes vivant avec une grande perte d’autonomie ».

Au printemps 2018, dans un bulletin portant sur l’apport de l’entrepreneuriat pour héberger et soigner les aînés, l’Institut économique de Montréal a conclu que le gouvernement ne devrait pas hésiter à faire appel à notre dynamisme en ayant recours aux CHSLD privés conventionnés pour le développement futur du réseau public, car « Leur succès discret montre comment la logique entrepreneuriale peut procurer de meilleurs soins à un coût moindre pour l’État, tout en préservant leur accessibilité. » Voilà, tout est dit. a déclaré Annick Lavoie, directrice générale de l'Association des établissements privés conventionnés

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Catégories : Politique, Santé
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