Le monde électoral du Nouveau-Brunswick, l’unique province canadienne officiellement bilingue, est plongé depuis lundi soir dans un véritable chaos politique, puisque les progressistes-conservateurs et les libéraux affirment pouvoir chacun de leur côté former un gouvernement minoritaire, le premier en presque 100 ans.
Les progressistes-conservateurs ont obtenu 22 sièges, un de plus que les libéraux. Dans l’Assemblée législative de cette province de 750 000 habitants, 25 sièges sont nécessaires pour obtenir la majorité.
Deux tiers partis, l’Alliance des gens et le Parti vert, ont remporté chacun trois circonscriptions. C’est du jamais vu.
Progressistes-conservateurs et libéraux criaient donc tous deux victoire, lundi soir, et tous deux ont l’intention de rencontrer la lieutenante-gouverneure de la province, Jocelyne Roy-Vienneau, dans une tentative de former un gouvernement.
Personne ne sait de quelle couleur sera ce nouveau gouvernement
« Comme dans toute course, celui qui a le plus de députés gagne », déclare le chef progressiste-conservateur Blaine Higgs.
Même si les progressistes-conservateurs peuvent se targuer d’avoir élu un député de plus que le Parti libéral du premier ministre sortant Brian Gallant, ils sont arrivés loin derrière au chapitre des suffrages recueillis avec 31,9 %.
Le premier ministre Brian Gallant, fier de l’appui de 37,8 % des électeurs, annonce donc son intention de rester au pouvoir.
Le politicien de 36 ans dit avoir compris le « message clair » de la population, qui souhaite selon lui que « les gens de l’Assemblée législative travaillent ensemble ».
Le compte final au chapitre des députés élus pourrait changer
Selon la loi électorale du Nouveau-Brunswick, un recomptage est déclenché automatiquement si une circonscription est gagnée par 25 votes ou moins.
Le port de Saint-Jean, qui a été remporté par le candidat libéral Gerry Lowe, et la victoire des verts à Memramcook-Tantramar ont été décidés par 10 et 11 voix respectivement.
Il y a trois autres circonscriptions – Oromocto-Lincoln-Fredericton, Shippagan-Lamèque-Miscou et Southwest Miramichi-Bay du Vin – où le vainqueur a été déterminé par moins de 100 voix.
Le saviez-vous?
– Au déclenchement de la campagne, les libéraux comptaient 24 des 49 sièges de l’Assemblée législative, comparativement à 21 pour les progressistes-conservateurs et à un pour les verts. Il y avait aussi un élu indépendant et deux sièges étaient vacants.
– Pendant un peu plus d’un mois, la campagne électorale s’est concentrée sur les questions de l’emploi, de l’économie et de la gestion des finances publiques. La place de la langue française dans la province a aussi attiré l’attention, car l’Alliance des gens s’oppose à l’existence de deux langues officielles.
RCI avec La Presse canadienne, CBC et la contribution de Radio-Canada
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