Plusieurs Canadiens étaient alignés devant les points de vente pour se procurer du cannabis devenu légal à des fins récréatives au pays. Une journée historique pour les uns, une journée sombre pour l’opposition à Ottawa.
RCI avec des informations du gouvernement fédéral, de la Société de l'assurance automobile du Québec, de la Société canadienne de pédiatrie et de Radio-Canada
Première journée et effervescence perceptible partout au pays
Les points de vente de la marijuana ont été pris d’assaut très tôt mercredi par des Canadiens brûlant d’envie de se procurer la substance qui a été interdite au pays pendant près de 100 ans. À peine ouverts, certains magasins étaient déjà en rupture de stock.
Du côté de l’opposition à Ottawa, les critiques fusent. Les élus estiment que le gouvernement Trudeau a pratiquement improvisé l’entrée en vigueur du cannabis, juste dans le but de répondre à des besoins d’ordre politique, sans prendre en considération tous les enjeux reliés à la légalisation.
On n’a pas le choix, il faut que ce soit légalisé coûte que coûte, avant la prochaine échéance électorale de 2019 , a lancé Pierre Paul-Hus, porte-parole de l’opposition en matière de sécurité publique.
Pierre Paul-Hus, député de Charlesbourg-Haute-Saint-Charles. Crédit photo : Chambre des communes.
Pour sa part, Gérard Deltell, député du Parti conservateur pour Louis-Saint-Laurent, au Québec, s’est vêtu de noir pour souligner la triste journée.
Le Parti conservateur compte rendre à nouveau illégale la marijuana s’il prend le pouvoir l’année prochaine, a réitéré son chef, Andrew Sheer, qui soutient que le gouvernement Trudeau n’a pas tenu compte de toutes les mises en garde de la part de professionnels de la santé et de policiers à l’échelle du pays.
- Les effets sur la conduite : il a été démontré que le cannabis a des effets sur le cerveau qui peuvent nuire à la conduite automobile, étant donné qu’il rallonge le temps de réaction.
« De 2011 à 2015, 18 % des conducteurs décédés avaient du cannabis dans le sang. Durant la même période, la présence de cannabis dans le sang a été constatée chez 30 % des conducteurs de 16 à 24 ans décédés dans un accident de la route au Québec.
Par ailleurs, selon un sondage réalisé en 2016, 25 % des conducteurs qui ont pris de la drogue dans la dernière année ont affirmé avoir conduit un véhicule après avoir consommé. Dans 92 % des cas, le conducteur avait consommé du cannabis. En 2018, plus de 735 000 Ontariens auraient pris le volant, en trois mois, après avoir consommé de la marijuana, selon les projections d’un sondage Ipsos commandé par l’Association canadienne des automobilistes (CAA) »
- La formation des policiers à la détection du cannabis chez les conducteurs susceptibles de représenter un danger à la sécurité publique : « Au 6 octobre 2018, quelque 833 policiers ont reçu une formation d’experts en reconnaissance de drogues (ERD), un programme régi par l’Association internationale des chefs de police. Selon cette dernière, le Canada est encore loin des cibles promises, soit 2000 personnes formées, pour répondre aux pressions du gouvernement afin de sévir contre les conducteurs contrevenants. »
- Les effets sur la santé des jeunes
« La consommation de cannabis à l’adolescence peut provoquer des modifications fonctionnelles et structurelles du cerveau en développement et induire une atteinte cérébrale. Dans ce groupe d’âge, la consommation de marijuana s’associe fortement à la dépendance au cannabis et à d’autres troubles de l’usage d’une substance, à l’adoption et au maintien du tabagisme, à l’augmentation des troubles de santé mentale, y compris la dépression, l’anxiété et la psychose, à une perturbation du développement neurologique et à un déclin cognitif ainsi qu’à une diminution de la performance scolaire et des réalisations au cours de la vie. »
- Le problème aux frontières avec les États-Unis, où le cannabis est légal seulement dans quelques États : les Canadiens possédant de la marijuana pourraient se retrouver en situation d’illégalité s’ils souhaitent entrer aux États-Unis
Baisser la consommation et éloigner le crime organisé
Le gouvernement a toujours soutenu avoir voulu légaliser la marijuana pour en baisser la consommation, protéger la jeunesse et éloigner le crime organisé de la commercialisation pour récupérer plusieurs centaines de milliards perdus chaque année.
À en croire le premier ministre du Canada, il y aura une période d’adaptation après laquelle la loi pourrait être modifiée.
Justin Trudeau annonce d’ailleurs que les consultations vont se poursuivre à l’échelle du pays, en ce qui a trait notamment à l’encadrement des produits comestibles à base de cannabis.
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