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Faux chômeurs et fraudes à l’assurance-emploi de plus en plus élevés au Canada?

Emploi et Développement social Canada, ministère responsable de venir en aide financièrement aux chômeurs, estime que le total des fraudes détectées a atteint son plus haut niveau en cinq ans.

Les cas de fraude à l’assurance-emploi ont atteint leur plus haut niveau en cinq ans. Photo : La Presse canadienne/Ryan Remiorz

Il s’agirait en fait d’une bonne nouvelle, selon le ministère. Cela prouve que ses nouveaux outils informatiques de lutte contre les fraudes auraient amélioré sa capacité à les détecter.

Les données indiquent que plus de 104 000 cas de demandes frauduleuses, représentant près de 177 millions de dollars, ont été signalés au cours de l’exercice financier 2017-2018.

Le ministère s’attend maintenant à récupérer au moins 133 millions de ce montant. Plus la fraude ou le paiement excédentaire a été détecté tardivement, plus le gouvernement a du mal à récupérer son dû. Le ministère doit récupérer l’argent dans les six ans suivant la découverte du paiement illicite, sinon les fonctionnaires doivent oublier ce passif.

Quand l'informatique épingle les fraudeurs
– Il y a deux ans, Emploi et Développement social Canada avait réaménagé son système automatisé de détection des fraudes dans l’espoir de trouver de plus en plus de cas de paiements fautifs.
– Le nouveau programme prendrait en compte une centaine de variables afin de calculer la probabilité qu’un bénéficiaire ait reçu trop d’argent, que ce soit par erreur ou par fraude.

Une fraude record à mettre en perspective

Selon le ministère de l’Emploi, les montants des fraudes sont minuscules par rapport aux sommes totales versées aux chômeurs, aux parents de nouveau-nés et aux travailleurs en congés en raison de maladies graves. Elles atteignaient 19,7 milliards entre avril 2017 et mars 2018,

La valeur des demandes frauduleuses représentait donc moins de 1 % de l’enveloppe totale.

Plus aussi facile de recevoir de l’assurance-emploi au Canada

Une femme cherche du travail dans les pages du quotidien anglais The Gazette de Montréal. Photo crédit CBC

Seulement un peu plus d’un travailleur canadien sur trois peut encore se qualifier pour recevoir une aide financière si le malheur frappe. Il y a 20 ans, c’était plus de deux sur trois.

Ensuite, contrairement à tous les pays de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), le ministère canadien du Travail base ces décisions sur un découpage du territoire en 62 régions qui ont toutes leurs conditions particulières d’assurance-emploi.

Dans le régime actuel, où l’admissibilité aux prestations et leur durée sont déterminées par les taux de chômage régionaux et le nombre d’heures travaillées pendant une période de temps, un travailleur du Cap-Breton sur la côte est du Canada peut ainsi toucher jusqu’à 1,18 $ en prestations pour chaque dollar de rémunération (plus donc que lorsqu’il travaillait), contre 0,35 $ pour un travailleur de Saskatoon au coeur des Prairies au centre du pays.

Puis, il y a la question du nombre de semaines pendant lesquelles un chômeur pourra recevoir une aide financière. Cela aussi peut varier grandement d’une région à une autre, allant de 30 semaines à près de 50.

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Économie, Internet, sciences et technologies, Politique
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