Un des véhicules blindés Terradyne Gurkha fabriqués au Canada vendus en Arabie-Saoudite. Photo : Facebook/Terradyne Gurkha

Assassinat de Jamal Khashoggi : Ottawa révise les permis d’exportation d’armes vers l’Arabie saoudite

À la suite des multiples pressions sur le gouvernement à propos de sa stratégie commerciale avec l’Arabie saoudite, après l’assassinat du journaliste Jamal Khashoggi, le premier ministre Justin Trudeau a annoncé une révision des permis d’exportation d’armes vers ce pays.

Une révision qui touche tous les types d’armes

Le gouvernement Trudeau semble faire bouger les lignes en ce qui a trait à sa stratégie commerciale avec l’Arabie saoudite.

Plusieurs fois interpellé sur la nécessité d’annuler le contrat de livraison de blindés canadiens, signé sous la précédente administration conservatrice en 2014, le gouvernement libéral a pris une tout autre mesure, soit celle de réviser les permis d’exportation d’armes vers le royaume, considéré comme l’un des pays les plus répressifs du monde.

L’image de ce pays a été davantage ternie ces derniers jours, à la suite de la divulgation, par le gouvernement turc, de preuves concrètes mettant en cause l’Arabie saoudite dans ce qu’il a qualifié de « meurtre crapuleux » et « savamment planifié » du chroniqueur dissident Jamal Khashoggi.

Ce n’est pas la première fois que le gouvernement canadien procède à la révision des permis d’exportation d’armes vers l’Arabie saoudite.

Déjà l’année dernière, alors que le régime saoudien était soupçonné d’avoir utilisé des véhicules blindés livrés par le Canada contre sa propre population, le fédéral avait résolu d’interrompre momentanément ses activités commerciales avec Riyad dans le domaine de l’armement. Une interruption de courte durée, étant donné que dès la fin de l’année, les ponts avaient été rétablis avec le régime saoudien.

Cette reprise avait été vivement critiquée au pays, tout comme les journalistes s’étaient demandé à quoi cela servirait de suspendre momentanément les échanges pour les reprendre aussitôt, étant donné que le régime n’est pas le plus grand défenseur des droits de l’homme et de la démocratie.

En réponse, le premier ministre Justin Trudeau a soutenu que cette stratégie constitue « un levier pour avoir plus de réponses de l’Arabie saoudite ».

Un véhicule blindé léger canadien, construit par General Dynamics

Le contrat d’exportation avec l’Arabie saoudite comprend des véhicules d’assaut, des véhicules antichars et des véhicules de soutien de tir direct. Photo : Radio-Canada/Un véhicule blindé léger canadien, construit par General Dynamics

Pas question d’annuler le contrat de 15 milliards de dollars

Le premier ministre n’a pas précisé le calendrier de suspension du commerce d’armes avec l’Arabie saoudite.

Il a cependant mentionné l’importance de maintenir la livraison des blindés d’un montant de 15 milliards de dollars.

« Ça pourrait nous coûter des milliards de dollars si on annulait ce contrat, mais je ne peux pas vous donner plus d’informations en raison des clauses de confidentialité », a conclu le premier ministre.

Le contrat de blindés en chiffres:

15 milliards de dollars canadiens : valeur du contrat de 2014 pour la vente de blindés à l’Arabie saoudite,

3000 : emplois qui dépendent de ce contrat dans la région de London,

2900 : nombre de permis d’exportation octroyés pour la vente de véhicules blindés légers et d’équipement associé à l’Arabie saoudite depuis 1993

Catégories : Économie, Politique
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