Brian Gallant, premier ministre sortant du Nouveau-Brunswick, n’a pas eu suffisamment d’appuis pour que son discours du trône soit accepté, alors son gouvernement est renversé. Photo : Radio-Canada / Julie-Anne Lapointe

Fin du gouvernement des libéraux de Brian Gallant au Nouveau-Brunswick!

Ce 2 novembre 2018 est un jour crucial au Nouveau-Brunswick. Les progressistes conservateurs et l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick ont voté contre le discours du trône et fait tomber le gouvernement libéral minoritaire de Brian Gallant.

RCI avec Radio-Canada

Le premier ministre sortant rencontrera la lieutenante-gouverneure Jocelyne Roy-Vienneau pour lui remettre sa démission.

C’est la première fois en près de 100 ans qu’un gouvernement minoritaire est renversé dans la province à la suite d’un vote de confiance du Parlement.

Les conservateurs ont eu la majorité de 25 votes des députés contre 23 pour les libéraux.

C’est un cas qui met à rude épreuve la convention qui veut que lorsqu’un premier ministre est minoritaire, il continue de gouverner jusqu’à l’élection d’un nouveau gouvernement.

Les libéraux ont eu plus de voix que les conservateurs, mais ces derniers ont fait élire un député de plus lors des élections du 24 septembre. En principe, c’est le parti avec le plus grand nombre de sièges qui gouverne, et non celui qui a le plus grand nombre de votes populaires.

Aucun parti n’avait obtenu de majorité après ces élections. Les conservateurs avaient décroché 22 sièges et les libéraux 21. Ayant choisi le député de Restigouche-Chaleur, Daniel Guitard, comme président de l’Assemblée législative du Nouveau-Brunswick, les libéraux s’étaient retrouvés avec 1 siège de moins : soit 20 députés en chambre, contre 22 pour les progressistes-conservateurs, 3 pour le Parti vert et 3 pour l’Alliance des gens.

Le gouvernement libéral minoritaire n’a pas eu la confiance de la chambre pour continuer de gouverner.

Le chef des libéraux a décidé de dissoudre la chambre et non de remettre la province en élection comme deuxième possibilité qui s’offrait à lui.

Mme Roy-Vienneau pourra rencontrer le chef du Parti progressiste-conservateur pour lui demander de former le nouveau gouvernement.

Ce dernier a l’appui de l’Alliance des gens du Nouveau-Brunswick, ce qui lui permet de former un nouveau gouvernement et de mener la province pendant 18 mois avant le déclenchement de nouvelles élections.

Les libéraux ont emprunté des idées aux autres partis dans l'espoir de gagner leur appui en chambre.

« Le jour de l’anniversaire de sa mère, Brian Gallant aurait bien aimé lui offrir un gouvernement libéral minoritaire ».

Il faut relever que M. Gallant aura tout tenté pour convaincre les membres des autres partis à accorder leur confiance au sien.

Il a fait part des concessions dans son discours du Trône dans le but de s’attirer la sympathie des membres de l’Alliance des gens, du Parti vert et même du Parti progressiste-conservateur.

Il a précisément ajouté dans son discours des mesures sur les changements climatiques, des mesures pour régler le problème de la pénurie d’ambulanciers, le retour à l’équilibre budgétaire dans un délai plus bref, soit en 2020-2021. Mais son message n’a pas été reçu avec satisfaction par les chefs des partis qui ont estimé qu’il n’a pas réussi à « faire la politique autrement » comme il l’avait promis.

Les progressistes-conservateurs soutiennent qu’il a mal géré les finances de la province, avec des dépenses exorbitantes qui ont lourdement endetté le Nouveau-Brunswick. La dette est chiffrée à 15 milliards de dollars, ce qui représente une ardoise assez lourde, selon les progressistes-conservateurs.

Blaine Higgs s'adresse aux journalistes à l'extérieur de la résidence de la lieutenante-gouverneure.

 Blaine Higgs, le chef des progressistes-conservateurs, mise sur la collaboration pour former le nouveau gouvernement au Nouveau-Brunswick. Photo : Radio-Canada/Michel Corriveau

Les priorités des chefs pour les 18 prochains mois

À la suite du vote, chacun des chefs a dévoilé ses ambitions pour les 18 prochains mois.

Les progressistes-conservateurs ont besoin des autres députés pour gouverner, avec comme priorité l’assainissement des finances publiques. Ils ont l’appui de l’Alliance des gens, dont la priorité est le dossier de la pénurie des ambulanciers qu’il faut résoudre par l’embauche, malgré la barrière linguistique.

Ils doivent convaincre le Parti vert pour obtenir son soutien. Les verts, qui avaient voté en faveur du discours du Trône de M. Gallant, veulent à présent collaborer avec les conservateurs si ces derniers tiennent compte de leurs propositions : la réduction des émissions de gaz à effet de serre, la restructuration des dépenses publiques et des votes plus ouverts à l’Assemblée législative.

Le chef des progressistes-conservateurs, Blaine Higgs, doit présenter un nouveau discours du Trône en intégrant les priorités de tous les partis.

Il a déclaré avoir déjà commencé à préparer son nouveau cabinet et son discours. Juste après le vote, il a rencontré Brian Gallant. Ils ont pris l’engagement de travailler en collaboration sur différents dossiers pour faire progresser la province.

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