Svetlana Grace Joseph, dont les parents ont immigré de Mumbai en Inde, pose pour un portrait lors d'une cérémonie de citoyenneté canadienne à Mississauga, Ontario, Canada. Svetlana a trois ans et dit : « Je veux être professeure. » (Photo : REUTERS/Mark Blinch)

Pourquoi le Canada a-t-il signé le Pacte sur les migrations?

Le Canada a participé activement à l’élaboration du Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières (PMM), le premier cadre mondial englobant tous les aspects de la migration internationale. Et selon Ottawa, la majorité des quelque 200 mesures reflètent les pratiques canadiennes et cadrent bien avec les objectifs et engagements du pacte.

« Les systèmes migratoires nationaux complets peuvent contribuer à stimuler l’innovation, la croissance économique et la stabilité sociale. Notre gouvernement estime que ce pacte mondial constitue non seulement un moyen efficace de relever les défis de l’immigration, mais aussi une occasion pour les nations de tirer avantage des contributions des nouveaux arrivants et de réussir leur intégration dans de nouveaux pays. »Ahmed Hussen, ministre de l'Immigration, des Réfugiés et de la Citoyenneté du Canada

Le ministre de l’Immigration du Canada, Ahmed Hussen, pose pour des photos après une cérémonie de citoyenneté à la cabane à sucre Vanier, à Ottawa, le 11 avril 2018. (Photo : REUTERS/Chris Wattie)

Après plus d’une année de négociations, il s’agit d’une étape importante qui représente le premier cadre multilatéral de réponse mondiale aux migrations.

En septembre 2016, l’Assemblée générale des Nations unies a adopté la Déclaration de New York pour les réfugiés et les migrants. Celle-ci a lancé des processus distincts dans le but de créer deux accords internationaux non contraignants, soit le Pacte mondial pour des migrations sûres, ordonnées et régulières et le Pacte mondial sur les réfugiés.

« Le Canada est fier d’adopter ce pacte mondial. Il s’agit d’un cadre international important pour mieux gérer et relever les défis migratoires mondiaux et améliorer la coopération entre les pays. Il contribue à un système international fondé sur des règles et favorise une approche globale de la migration fondée sur des faits, défend les droits de la personne et s’efforce d’éliminer la violence fondée sur le genre. Le Canada tient particulièrement à remercier Louise Arbour pour son leadership et son travail acharné afin de protéger les populations vulnérables et les migrants partout dans le monde. »Chrystia Freeland, ministre des Affaires étrangères
Le nombre de migrants internationaux ne cesse d’augmenter dans le monde et était estimé à 258 millions en 2017, soit une augmentation de 49 % par rapport à l’an 2000. De ce nombre, 68,5 millions doivent se déplacer de force, comme les réfugiés et les demandeurs d’asile, abandonner leur foyer et s’en trouver un autre en raison de la violence, de la discrimination et de la guerre.

Le pacte ne fait pas l’unanimité parmi les députés du Parti conservateur du Canada

Les conservateurs fédéraux se sont opposés à la signature du pacte, et le chef Andrew Scheer a averti que cela pourrait « entraîner une érosion du pouvoir souverain du Canada de prendre des décisions sur l’immigration ».

D’autre part, Chris Alexander, qui a été ministre de l’Immigration sous l’ancien gouvernement conservateur, a dénoncé M. Scheer pour des déclarations « factuellement incorrectes » sur le pacte migratoire de l’ONU.

Le gouvernement Trudeau a défendu sa position en soulignant que le pacte n’était pas un traité juridiquement contraignant.

Le texte de l’accord établit un cadre de coopération juridiquement non contraignant et réaffirme le droit souverain des États de définir leurs politiques migratoires nationales et leur droit de gérer les migrations dans leur juridiction, conformément au droit international.

Une manifestation contre le pacte a eu lieu en fin de semaine à Ottawa

Des dizaines de personnes se sont rassemblées sur la colline du Parlement pour manifester contre ce pacte. Neuf d’entre elles ont été arrêtées samedi après-midi.

Des manifestants brandissent une bannière lors d’un rassemblement d’extrême droite contre le pacte migratoire de l’ONU sur la colline du Parlement à Ottawa, le 8 décembre 2018. (Photo : REUTERS/Chris Wattie)

Des manifestants de divers groupes, dont le groupe d’extrême droite québécois La Meute, ont organisé un rassemblement devant l’édifice du Centre, site de la Chambre des communes et de la Tour de la Paix, pour protester contre le pacte que le Canada s’apprête à adopter.

Des contre-manifestants étaient aussi présents. Et plus de 400 personnes ont assisté à la manifestation et à la contre-manifestation.

Le Canada appuiera le pacte migratoire de l’ONU, alors que les conservateurs mettent en garde contre les risques pour la souveraineté du pays.

Dans une entrevue, Sylvain Brouillette, porte-parole de La Meute, a déclaré qu’une quinzaine de groupes ont participé à l’organisation de la manifestation.

Avec des informations de Reuters, du Gouvernement du Canada et de CBC News.  
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