Des conteneurs de marchandises sont entreposés au port de Montréal. Le Canada pourrait connaitre de mauvaises performances économiques en 2019, selon le Conference Board du Canada. Photo: La Presse canadienne / Ryan Remiorz

Le Canada fera son entrée en 2019 avec une économie tournant au ralenti, prévient le Conference Board

Les perspectives économiques pour le Canada s’annoncent moins bonnes pour la nouvelle année qui pointe à l’horizon. Les ménages et l’État dépenseront moins, la baisse des cours des ressources énergétiques se poursuivra, les taux d’intérêt continueront de grimper. Pedro Antunes, économiste en chef au Conference Board du Canada, indique que de tels ingrédients réunis ne sont pas de nature à favoriser la croissance économique.

RCI avec le Conference Board du Canada

Quelques défis à l’approche de la nouvelle année

Après les vents favorables des dernières années, l’économie canadienne va bientôt traverser une zone de turbulence avec des perturbations qui fuseront de toute part.

Voici quelques éléments qui vont favoriser la décroissance :

Faible croissance des emplois et des salaires : bien que cette croissance ait repris au cours des derniers mois, la croissance globale de l’emploi a été modeste en 2018. L’un des facteurs à l’origine de la faiblesse constatée est la hausse des départs à la retraite. De nombreux baby-boomers continuent de quitter le marché du travail, ce qui entraîne des pénuries de main-d’œuvre dans de nombreuses industries au Canada, le taux de chômage ayant atteint un creux record de 5,6 % en novembre.

La croissance des salaires demeure faible. Cependant, à la lumière du resserrement des marchés du travail, cette croissance devrait commencer à reprendre en 2019, compte tenu du fait que les entreprises rivalisent pour recruter un nombre limité de travailleurs.

Baisse des dépenses de consommation : en raison de plusieurs facteurs, notamment la croissance plus faible de l’emploi, la hausse des taux d’intérêt et le refroidissement du prix des maisons.

Un couple inquiet consulte des factures.

L’an dernier, les ménages de Colombie-Britannique ont payé 1152 $ de plus en intérêt, deux fois plus que la moyenne nationale. Photo : iStock / Wavebreakmedia

Chute des cours du pétrole : en plus des perspectives plus faibles en matière de dépenses de consommation, l’effondrement du prix du pétrole et les contraintes liées à la capacité des pipelines frappent durement le secteur énergétique canadien.

Diminution des investissements dans le secteur de l’énergie : on s’attend à ce que les investissements dans l’industrie pétrolière et gazière en Alberta diminuent pour une deuxième année de suite en 2019. La faiblesse du prix du pétrole et l’incertitude liée aux goulots d’étranglement dans le transport et aux compressions imposées par le gouvernement provincial relativement à la production de pétrole nuisent aux intentions d’investissement.

Baisse des dépenses publiques : en raison de la hausse des déficits budgétaires.

Bien que le PIB augmentera de 1,9 % en 2019, il sera nettement en recul par rapport au gain de 2,1 % prévu pour cette année 2018.

Des raisons d’espérer

Pedro Antunes, économiste en chef au Conference Board du Canada.  (Groupe CNW/Le Conference Board du Canada)

Sur une note plus positive, l’investissement hors énergie devrait connaître un élan lié à la signature du nouvel Accord Canada–États-Unis–Mexique (ACEUM) et aux nouvelles mesures fédérales qui permettent l’amortissement accéléré de plusieurs types d’investissements.

L’ACEUM devrait en principe améliorer le rendement du Canada en matière d’exportation. On prévoit une reprise des exportations hors énergie en 2019, mais la croissance sera limitée par la faiblesse des investissements et les taux élevés d’utilisation de la capacité dans le secteur manufacturier.

Malgré les difficultés persistantes de l’Alberta, l’investissement global dans le secteur énergétique du Canada augmentera en 2019, grâce au projet LNG Canada et au pipeline Coastal GasLink qui généreront des investissements considérables en Colombie-Britannique.

Pedro Antunes souligne la nécessité pour le Canada de procéder à quelques ajustements, aussi bien sur le plan législatif et réglementaire qu’en ce qui a trait à la relance du secteur énergétique.

Ainsi, il va falloir rendre le cadre réglementaire et fiscal plus favorable et plus attrayant pour les investisseurs, comme c’est le cas aux États-Unis où tous les voyants économiques sont au vert depuis les réformes introduites par l’administration Trump.

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