En cette période des Fêtes, les Canadiens ne pensent qu’à passer du bon temps en famille, avec des amis ou, pourquoi pas, seuls. Mais qui dit fêtes, dit aussi risques de débordements, d’excès. Maintenant que le cannabis est légal au pays, plusieurs Canadiens s’inquiètent d’une hausse du nombre de conducteurs ayant consommé du cannabis, derrière un volant.
Selon un sondage réalisé peu avant les Fêtes par CAA, une fédération d’automobilistes, près de 3 Canadiens sur 4 (73 %) entrevoyaient une augmentation du nombre de personnes conduisant sous l’effet du cannabis dans la période allant de Noël au Jour de l’An. Prévision alarmiste? Peut-être pas. Puisque ce même sondage indique que seulement 66 % des jeunes Canadiens qui prévoient consommer du cannabis ont affirmé qu’ils ne prendraient pas le volant par la suite. Ce qui signifie 34% des répondants, eux le feraient. Une donnée qui inquiète CAA, puisque, à titre de comparaison, près de 9 jeunes 10 (89 %) sont conscientisés aux dangers de l’alcool au volant.
Les jeunes se croient invulnérables
Jeff Walker, gestionnaire stratégique principal de la CAA observe que « Les jeunes sont ceux qui risquent le plus de croire qu’ils conduisent aussi bien ou même mieux lorsqu’ils sont gelés ». Or, précise-t-il, « La recherche a prouvé le contraire, mais notre sondage indique combien il est nécessaire de poursuivre la sensibilisation. Il faut le marteler : la drogue, c’est comme l’alcool. Dans les deux cas, il ne faut pas conduire après en avoir pris, il faut prévoir d’autres moyens de rentrer chez soi. »
Autre constatation, les jeunes (18-34 ans) sont plus susceptibles de penser que le cannabis n’a aucun effet sur leurs habiletés de conduite. Pourtant, dans environ un tiers (30 %) des cas, ils ont déjà conduit après avoir fumé du cannabis ou sont montés dans une voiture conduite par une personne ayant récemment consommé cette drogue.
Les données pour l’ensemble de la population canadienne sont un peu plus encourageantes que celles relatives aux jeunes. En effet, 77 % des Canadiens ayant consommé du cannabis disent qu’ils délaisseraient le volant et se déplaceraient par d’autres moyens (service de raccompagnement, taxi, chauffeur désigné…). Ce taux monte à 92 % pour ceux qui auraient pris de l’alcool. Encore une fois, il y a une perception selon laquelle le cannabis au volant est moins dangereux que l’alcool.
Alcool ou cannabis au volant : mêmes résultats
Ce qui fait dire à M. Walker que « Les effets du cannabis et de l’alcool sur la conduite diffèrent peut-être, mais le résultat est le même : les réflexes s’en trouvent ralentis, ce qui risque d’entraîner des accidents, voire des décès. » D’ailleurs une étude financée par CAA et réalisée en 2018 par l’Université McGill a montré que certaines aptitudes essentielles à la conduite, comme le temps de réaction, diminuaient considérablement chez les jeunes Canadiens. Même cinq heures après l’inhalation d’une quantité de cannabis équivalant à moins d’un joint, ces effets étaient toujours perceptibles.
Pour CAA, il faut organiser régulièrement des campagnes de sensibilisation, financer des études sur les effets du cannabis sur la conduite et donner aux forces de l’ordre les moyens de lutter efficacement contre le cannabis au volant.
Comme pour donner raison à CAA et à tous ceux qui redoutent les dangers cannabis au volant, une automobiliste deDes automobilistes drogués? Les Canadiens s’en inquiètent 43 ans a percuté mercredi soir une résidence de Terrebonne, en banlieue est de Montréal. La femme qui a été arrêtée pour conduite avec les capacités affaiblies aurait consommé de la drogue selon la police locale. Personne n’a été blessé. Mais la conductrice a été arrêtée et emmenée dans un hôpital où elle a été traitée pour des blessures mineures. Elle fera bientôt face à la justice.
(Avec les informations de CAA et de La Presse canadienne)
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