Le ministère de l’Éducation du Québec a récemment demandé aux commissions scolaires de la province de compter le nombre de ses travailleurs portant des signes religieux. Une demande qui cause un réel malaise.
RCI avec Radio-Canada et La Presse
Une demande à l’encontre des droits de la personne
Plusieurs commissions scolaires ont réagi négativement à la demande du ministère de l’Éducation adressée principalement à trois commissions scolaires.
La Presse rapporte que cette demande verbale a été formulée il y a quelques jours dans le but de savoir exactement combien d’enseignants et de personnels de direction portent des signes religieux au travail.
Dans une lettre adressée à tous ses membres, la Fédération des commissions scolaires du Québec a dit vouloir analyser la légalité d’une telle demande avant de se prononcer.
À la Commission scolaire de Montréal ( CSDM ), la présidente Catherine Harel Bourdon, a dénoncé une demande « aberrante » qui « va à l’encontre des droits de la personne ».
Le ministère a quant à lui précisé que cette sollicitation émane de ses services administratifs, le but étant de savoir si ces statistiques existaient déjà.

Centre administratif de la Commission scolaire de Montréal Photo : Radio-Canada/Dominic Brassard
La CAQ et les signes religieux : levée de boucliers de l’opposition
La laïcité et les signes religieux, notamment chez les personnes en position d’autorité et chez les fonctionnaires provinciaux, ont été au cœur de la campagne ayant porté le nouveau premier ministre, François Legault, au pouvoir.
La demande du ministère de l’Éducation intervient à un moment où le gouvernement de la Coalition avenir Québec (CAQ) prépare activement son projet de loi sur la laïcité de l’État, qui doit en principe être déposé au printemps.
Il faut préciser les questions de la laïcité de l’État et du port des signes religieux au travail ont cristallisé l’attention, et ont fait l’objet de vifs débats au Québec au cours des 10 dernières années.
La demande du ministère de l’Éducation vient relancer le débat, ce qui suscite de vives réactions aussi bien des commissions scolaires que des autres partis politiques.
Les libéraux voient en cette demande caquiste une démarche visant à faire du « profilage ».
Le min. @jfrobergeQc doit s’expliquer rapidement sur ce dénombrement qui relève du profilage. A-t-il consulté son collègue @SJB_CAQ sur la légalité d’une telle directive? Quel est l’objectif du gouv. @francoislegault, comment fera-t-il parler ces chiffres? #polqc #assnat https://t.co/CMHp3nF65x
— Marwah Rizqy (@marwahrizqy) January 28, 2019
Manon Massé, co-porte-parole de Québec solidaire, se demande quant à elle si une telle demande constitue une priorité pour la CAQ. « Est-ce de cette façon qu’on va offrir un meilleur système éducatif public au Québec », a dit Mme Massé.
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