Encouragé par le soutien international, Juan Guaido cherche à fissurer la loyauté de l'armée. PHOTO AFP

Opération cachée au Venezuela : le Canada était derrière la montée des forces anti-Maduro

Selon La Presse canadienne, le Canada aurait mené une opération cachée de longue haleine derrière la montée de l’opposition populaire au régime du président vénézuélien Nicolas Maduro.

Les diplomates canadiens à Caracas auraient en fait travaillé pendant plusieurs mois afin de favoriser une unification des partis de l’opposition derrière le candidat à la présidence Juan Guaido, reconnu depuis la semaine dernière par le Canada et ses alliés comme étant le légitime président par intérim du Venezuela.

De hauts responsables du gouvernement canadien ont expliqué à La Presse canadienne, sous le couvert de l’anonymat, que le Canada a apporté une aide discrète aux forces démocratiques locales pour sauver ce pays de la spirale économique et politique qui a contraint trois millions de Vénézuéliens à fuir leur pays.

Des diplomates canadiens ont notamment maintenu des contacts étroits avec M. Guaido et d’autres membres de l’opposition.

Au fil des discussions entre les factions de l’opposition vénézuélienne, celles-ci ont commencé à mettre de côté leurs divergences, rapporte une source.

Bien que tout le mérite revienne aux groupes de l’opposition, indique une source, les diplomates canadiens ont pu les aider en « facilitant les conversations avec des gens qui étaient à l’extérieur et à l’intérieur du pays » avec d’autres diplomates.

Cette discrète intervention de la diplomatie canadienne a été menée en tandem avec des pays alliés et membres du Groupe de Lima tels que le Chili, le Pérou, la Colombie et le Brésil.

Aide-mémoire...
À la mi-décembre, M. Guaido avait effectué un voyage clandestin à Washington pour informer et consulter les autorités américaines.
Il avait traversé la frontière avec la Colombie en secret, afin que les agents d’immigration vénézuéliens ne sachent pas qu’il eût quitté le pays et tentent possiblement d’empêcher son retour.

Juan Guaido, la main sur le cœur et tenant la Constitution, s’est déclaré président par intérim du Venezuela sous les applaudissements des partisans à Caracas mercredi dernier.

Le combat de deux présidents

Le Canada a accusé Nicolas Maduro de s’être emparé du pouvoir lors d’élections frauduleuses et antidémocratiques tenues en mai de l’année dernière. Photo : Reuters

Après que Guaido s’est déclaré président par intérim, mercredi dernier, des milliers de Vénézuéliens sont descendus dans la rue. Encouragé par le soutien international, il cherche maintenant à fissurer la loyauté de l’armée, essentielle au maintien au pouvoir de Nicolas Maduro depuis 2013.

« Soldat du Venezuela, je te donne un ordre : ne réprime pas les manifestations pacifiques […] ne tire pas sur le peuple », a lancé Juan Guaido, ce week-end, après une semaine de mobilisations qui s’est soldée par 29 morts et plus de 350 arrestations.

Mike Pompeo – Photo : AP

En conférence de presse vendredi, le président Nicolas Maduro s’était dit ouvert à discuter avec l’opposition, mais avait qualifié le geste de son adversaire d’« un acte désespéré » soutenu par le gouvernement américain. Jusqu’à présent, Maduro se montre inflexible. « Personne ne peut nous donner d’ultimatum », a-t-il déclaré à la chaîne CNN turque.

Lors d’une réunion de l’ONU samedi consacrée à la crise vénézuélienne, le secrétaire d’État américain Mike Pompeo a demandé à tous les pays d’« être aux côtés des forces de liberté ».

Le Canada, l’Europe et l’Asie

Ivan Duque Marquez et Justin Trudeau en 2018 – Photo CP

Le cabinet du premier ministre rapporte que Justin Trudeau s’est entretenu samedi avec le président colombien, Ivan Duque Marquez. Les deux dirigeants ont réaffirmé leur soutien à M. Guaido et se sont engagés à continuer de « promouvoir la démocratie, l’État de droit et les droits de la personne au Venezuela », notamment à travers leur travail au sein du Groupe de Lima, selon le cabinet.

Six pays européens (Espagne, France, Allemagne, Royaume-Uni, Portugal, Pays-Bas) ont donné samedi à Nicolas Maduro huit jours pour convoquer des élections, faute de quoi ils reconnaîtront Juan Guaido comme président. L’ultimatum expirera dimanche.

La liste des soutiens internationaux de M. Guaido ne cesse de s’allonger. près Israël, c’est l’Australie qui a annoncé dimanche le reconnaître comme président par intérim « jusqu’à la tenue des élections ».

Venezuela : deux présidents et beaucoup d’incertitude – Photo : AFP

RCI avec La Presse canadienne et la contribution de Radio-Canada

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Catégories : Immigration et Réfugiés, International, Politique
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