Le premier ministre, Justin Trudeau, en compagnie de l'ancienne ministre, Jody Wilson-Raybould. Crédit: La Presse canadienne / Sean Kilpatrick

« Si Scott Brison n’avait pas quitté précipitamment le navire, Mme Raybould serait toujours ministre de la Justice »

À l’occasion d’une annonce importante concernant des investissements dans les nouvelles technologies, le premier ministre du Canada est revenu sur l’affaire SNC-Lavalin. Justin Trudeau a tenu à dissiper tout malentendu au sujet de ce qui a été qualifié de rétrogradation de l’ex-ministre de la Justice, Jody Wilson-Raybould, au poste de ministre des Anciens Combattants.

Un départ surprise au centre de l’imbroglio?

Un des membres importants du gouvernement a démissionné et il a fallu le remplacer, déclare d’entrée de jeu le premier ministre aux journalistes.

Les spéculations voulant que Mme Wilson-Raybould ait été rétrogradée au ministère des Anciens Combattants en représailles à sa résistance à quelque pression que ce soit de la part de son cabinet, dans le dossier SNC-Lavalin, serait « strictement fausses », soutient Justin Trudeau.

S’appuyant sur le départ surprise de Scott Brison du gouvernement durant la pause des fêtes de fin d’année, le premier ministre souligne que c’est ce départ qui l’a contraint à une réorganisation du gouvernement.

Scott Brison a annoncé sa démission du Cabinet du premier ministre Justin Trudeau et a confirmé qu’il ne se représentera pas aux élections de l’automne prochain. Il y occupait les fonctions de président du Conseil du Trésor.

En clair, Mme Wilson-Raybould n’a aucunement été rétrogradée, lorsqu’elle a été mutée d’un ministère à un autre, conclut le premier ministre qui a dit croire aux aptitudes de l’ancienne ministre de la Justice et procureure générale du Canada.

Dans le contexte de quasi-tempête politique qui secoue le gouvernement libéral, à la suite des révélations du Globe and Mail au sujet d’un scandale de corruption concernant la multinationale SNC-Lavalin, l’ex-ministre a annoncé sa démission du ministère des Anciens Combattants qu’elle dirigeait depuis la réorganisation du cabinet libéral à la mi-janvier.

Le président du Conseil du Trésor, Scott Brison, ne sollicitera pas de nouveau mandat lors des prochaines élections.

L’ancien président du Conseil du Trésor Scott Brison ne sollicitera pas de nouveau mandat. Photo : Radio-Canada / Twitter

Soutenir de bons emplois en même temps que la règle de droit

Devant les journalistes, le premier ministre a plusieurs fois démenti toute tentative de sa part ou de son cabinet d’effectuer quelque pression que ce soit sur l’ex-ministre pour la contraindre à prendre une décision susceptible d’éviter tout procès à la compagnie québécoise SNC-Lavalin.

Il reconnaît certes avoir eu plusieurs échanges avec Mme Wilson-Raybould, avec différents gouvernements qui se sont succédé au Québec, des parlementaires et autres intervenants dignes d’intérêt au sujet des difficultés de la compagnie. Mais Justin Trudeau insiste sur le fait qu’il a toujours indiqué que la décision ultime revenait à l’ex-ministre.

J’ai eu un entretien en octobre avec Mme Wilson et quand elle m’a demandé si j’avais des instructions à lui donner par rapport à ce dossier, je lui ai dit que c’était son choix, que c’était sa décision. On a beaucoup de conversation au sein du cabinet. Il y a beaucoup de confidentialité qui entoure ces conversations. Les conversations que j’ai eues avec elle sont donc à l’intérieur de la confidentialité du conseil des ministres. On agit toujours de façon à protéger l’intégrité du système judiciaire et à assurer la confiance des Canadiens envers nos institutions. Il est de notre devoir de défendre les principes de l’indépendance judiciaire, de protéger la règle de droit, d’assurer la croissance économique et de bons emplois pour tous les Candiens, a affirmé Justin Trudeau,

Par ailleurs, le premier ministre a vivement dénoncé les commentaires sexistes et racistes anonymes qui ont pullulé sur les réseaux sociaux à la suite de l’annonce de la démission de Jody Wilson-Raybould. Justin Trudeau a relevé que de tels commentaires sont inappropriés.

« Les commentaires sont inacceptables, je les condamne de toutes mes forces. Ce n’est pas de cette façon qu’on doit avoir un discours privé ou public au Canada », a ajouté le premier ministre.

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