Alors qu’Haïti connaît l’une des crises les plus importantes de son histoire, des organismes humanitaires ont demandé au Canada d’observer une trêve dans les expulsions vers ce pays de ses ressortissants en situation irrégulière au pays. Une demande favorablement accueillie par l’Agence des services frontaliers.
Le premier ministre préoccupé par la crise
Justin Trudeau se fait du souci pour le peuple haïtien, sans oublier la centaine de touristes canadiens qui sont bloqués à Port-au-Prince et qui cherchent toujours à revenir au pays.
« Nous sommes très préoccupés par la situation en Haïti. On est au courant d’un certain nombre de Canadiens qui sont pris dans ce pays. On est en train de travailler, Affaires mondiales et tous nos corps diplomatiques, pour les aider », a affirmé le premier ministre Trudeau.
L’Agence des services frontaliers du Canada procède à des expulsions d’Haïtiens vers leur pays d’origine depuis quelques années. Il s’agit généralement de demandeurs d’asile arrivés frauduleusement au pays par le Chemin Roxham depuis 2017.

Source : Radio-Canada
La plupart des demandeurs d’asile visés par l’expulsion sont arrivés au Canada quand le président Donald Trump a mis fin à un programme temporaire de résidence ayant permis à quelque 60 000 Haïtiens de résider et de travailler aux États-Unis depuis le puissant séisme survenu en 2010 en Haïti.
Avec le climat d’insécurité qui règne en Haïti en raison des manifestations violentes visant à dénoncer la mauvaise gouvernance des dirigeants, l’agence fédérale a entendu le cri du coeur des organismes qui souhaitaient voir le gouvernement libéral suspendre les renvois, en attendant un retour à l’ordre.
Des manifestants à Port-au-Prince réclament la démission du président Jovenel Moïse. Photo : The Associated Press / Dieu Nalio Chery
8472 demandeurs d’asile expulsés du Canada entre le 1er janvier et le 31 décembre 2017.
De janvier à novembre 2018, 17 120 personnes ont traversé illégalement la frontière canadienne.
Au moins 18 000 noms figuraient sur une liste de renvoi du Canada au 31 octobre 2018.
Le gouvernement a décidé d’exclure 10 000 demandeurs d’asile chaque année, soit une augmentation de 25 à 35 %
Selon les estimations du directeur parlementaire du budget, le coût moyen de chaque migrant irrégulier qui est entré au Canada en 2017-2018 s’élevait à 14 321 $ pour l’ensemble du processus et atteindra 16 666 $ en 2019-2020.
RCI avec Radio-Canada
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