S’achemine-t-on vers l’accusation formelle de Michael Kovrig et Michael Spavor, les deux Canadiens qui sont en détention en Chine depuis trois mois, et qui sont soupçonnés d’avoir volé des secrets d’État, après avoir été accusés de menacer la sécurité nationale?
La menace d’accusation de « vol de secrets d’État » qui pèse sur eux a fait réagir au plus haut niveau au Canada.

Le premier ministre Justin Trudeau (La Presse Canadienne/Justin Tang)
Le premier ministre Justin Trudeau est préoccupé par la « détention arbitraire » de Michael Kovrig et de Michael Spavor qui dure depuis plusieurs mois. Également préoccupé par la tournure que prend cette détention, M. Trudeau a souligné les valeurs chères au Canada que sont la règle du droit et l’indépendance du système judiciaire.
La Chine a réagi en mentionnant l’interférence alléguée du politique dans le judiciaire dans l’affaire SNC-Lavalin.
Affaires mondiales Canada surveille de près cette nouvelle accentuation des soupçons contre les deux citoyens canadiens qui croupissent dans des conditions particulièrement éprouvantes. Ils sont surveillés et éclairés 24 h sur 24 h, et ils subissent des interrogatoires musclés.
Guy Saint-Jacques, ancien ambassadeur du Canada en Chine, redoute que les deux Canadiens soient formellement accusés d’avoir volé les secrets de l’État chinois.
La procédure judiciaire risque d’être particulièrement longue et difficile pour ces personnes, prévient M. Saint-Jacques, qui ajoute par ailleurs qu’il va falloir attendre un an pour avoir le verdict qui, dans 99, 99 % des cas, déclare coupables les personnes soupçonnées d’un tel type de vol.

Cette interpellation était survenue après que Meng Wanzhou, eut été interpellée et détenue au Canada, à la demande des États-Unis, avant d’être remise en liberté surveillée.
Washington soupçonne Huawei d’avoir violé les sanctions économiques contre l’Iran en se servant de sa filiale Skycom, et attend toujours l’extradition aux États-Unis de Mme Meng qui y sera jugée pour fraude.
Cette dernière a intenté une poursuite judiciaire contre la Gendarmerie royale du Canada, l’Agence des douanes et le gouvernement canadien.
Le nombre de Canadiens arrêtés et détenus en Chine depuis l’arrestation de la directrice financière de Huawei s’élève à 13, selon les autorités nationales.
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