430 000 postes demeurent vacants dans l'ensemble du Canada, constate la FCEI. Photo : Istock

Plusieurs emplois ne sont pas pourvus au Canada : les travailleurs manquent le plus au Québec, selon la FCEI

La pénurie de la main-d’œuvre va en s’accentuant au Canada. La population est vieillissante et le pays a des difficultés à trouver du personnel pour répondre aux attentes de ses entreprises dans presque toutes les provinces et tous les territoires.

Un problème pancanadien qui perdure

Le problème de la pénurie de la main-d’œuvre se fait de plus en plus ressentir dans différents secteurs d’activité au pays.

Différents rapports, de Statistique Canada et de la Fédération canadienne de l’entrprise indépendante ( FCEI ), depuis 2016 et davantage l’année dernière, tirent la sonnette d’alarme sur un problème qui s’aggrave au fil des ans, mettant à rude épreuve la rentabilité de plusieurs petites et moyennes entreprises frappées de plein fouet par cette pénurie.

À l’échelle du Canada, le taux de postes vacants tourne depuis plusieurs mois autour de 3,3 %, soit 430 000 postes, et concerne principalement les secteurs suivants :

  • Santé et services personnels
  • Construction 
  • Services professionnels
  • Fabrication
  • Commerce de détail
  • Agriculture
  • Pétrole et gaz

Les résultats par province, selon le rapport de la FCEI, laissent percevoir une nette difficulté pour le Québec, la Colombie-Britannique et l’Ontario qui occupent le haut du pavé, avec des chiffres évocateurs de l’ampleur de la pénurie dans ces provinces sévèrement touchées.

Postes vacants par province au Canada

 Source: FCEI

Un travailleur immigrant

Le secteur de la construction est parmi les secteurs les plus en demande de main-d’oeuvre au pays. Photo : iStock

Problème de recrutement ou pénurie réelle ?

L’Institut de recherche et d’informations socioéconomiques (IRIS) tente de clarifier la situation. Ses experts soulignent la nécessité de bien saisir la nuance qui existe entre la pénurie de la main-d’œuvre et le fait qu’il existe, de façon ponctuelle, des postes vacants dans une entreprise à un moment donné.

Ils mettent en lumière le fait qu’une absence de « travailleurs qualifiés et de travailleuses qualifiées » peut, à certains moments, rendre difficile de répondre à un besoin en main-d’œuvre dans une entreprise spécifique. Par ailleurs, un simple « problème de recrutement » peut laisser croire qu’il y a une pénurie, soit une « situation de travail où la demande excède l’offre », selon l’économiste Mario Jodoin, cité par l’IRIS.

En définitive, selon l’IRIS, la question de la pénurie de la main-d’œuvre est « empiriquement » difficile à prouver, à cause de la pluralité de sens entourant ce concept.

C’est pour cette raison que ses experts recommandent de faire preuve de prudence lorsqu’il est question d’interpréter les données issues de rapports comme celui de la FCEI. Ces données doivent toujours faire l’objet de confrontation avec d’autres, à l’instar de celles de Statistique Canada.

L’IRIS rapporte que, malgré la démonstration d’une tendance générale à la hausse de la pénurie partout au pays dans différents sondages depuis 2016, l’impact au niveau des provinces peut varier d’un rapport à l’autre, trahissant une différence d’approche méthodologique entre structures de recherche.

L’IRIS observe ainsi que, contrairement à ce que rapporte la FCEI, le problème de la pénurie de la main-d’œuvre n’a commencé à frapper gravement le Québec que récemment, car depuis 2015, la province a toujours présenté le taux de postes vacants le plus bas par rapport au reste du Canada, notamment l’Ontario et la Colombie-Britannique. Ce taux n’a dépassé celui de l’Alberta qu’au 2e trimestre 2018, note l’IRIS.

RCI avec des informations du rapport de la FCEI, des informations de l'IRIS et de Statistique Canada

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