Jody Wilson-Raybould (Photo : Sean Kilpatrick/Presse canadienne)

Affaire SNC-Lavalin : Jody Wilson-Raybould se verra-t-elle bientôt montrer la porte de sortie du caucus libéral?

L’affaire SNC-Lavalin dévoile, au fil des jours et des semaines, de nouveaux éléments susceptibles d’alimenter les pressions de l’opposition sur le Parti libéral, à quelques mois des prochaines élections. La présentation de documents supplémentaires, la semaine dernière, par l’ex-procureure générale Jody Wilson-Raybould, incitera-t-elle ses collègues à prendre la décision de l’exclure du caucus?

Les nouveaux enregistrements de Mme Wilson-Raybould constituent-ils la goutte de trop?

L’ex-ministre de la Justice et procureure générale du Canada a toujours soutenu qu’elle n’avait pas tout dit sur cette affaire SNC-Lavalin.

C’est pourquoi elle a jugé opportun de mettre à la disposition du comité de la justice de nouveaux documents susceptibles de corroborer sa thèse, dans le cadre de cette affaire qui ne manque pas de répercussions sur le Parti libéral.

Cette formation politique, à laquelle appartient toujours Mme Wilson-Raybould, essuie une pluie de critiques des partis de l’opposition depuis le déclenchement de l’affaire.

À six mois des élections fédérales, chaque révélation est reçue avec joie par les chefs de ces partis. Ils en profitent pour enfoncer le clou et espèrent faire davantage mal aux libéraux.

Ces derniers commencent à perdre des plumes dans les sondages. C’est pourquoi certains membres du parti laissent entrevoir une certaine exaspération et un désir d’agir au plus vite en caucus.

Le premier ministre du Canada, Justin Trudeau, et l’ex-ministre de la Justice et procureure générale du Canada, Jody Wilson-Raybould. Crédit : La Presse canadienne/Sean Kilpatrick

Des critiques acerbes contre Wilson-Raybould

En tant que juriste, la ministre fédérale de la Francophonie, Mélanie Joly, remet en question les choix de sa collègue d’enregistrer, à son insu, une conversation avec l’ex-greffier du conseil privé Michael Wernick.

« Comme avocate, elle a une obligation de se conformer à une règle d’éthique plus élevée que la moyenne », a relevé Mélanie Joly aux journalistes lundi.

Elle est allée plus loin en soulignant la nécessité qu’il y ait « une bonne conversation » à ce sujet en caucus.

Le ministre des Transports Marc Garneau a dénoncé « un acte inapproprié » de la part de l’ex-procureure générale, qui a procédé secrètement à l’enregistrement, alors que l’autre partie n’était pas au courant.

« Quand j’ai appris cela, j’ai été bouleversé », a affirmé M. Garneau.

De telles réactions donnent à penser que la coupe déborde du côté des libéraux. Il ne serait donc pas surprenant d’imaginer la suite sans Jody Wilson-Raybould.

Interrogé sur cette éventualité il y a quelques semaines, le premier ministre, dont les relations avec les femmes de son parti ont été remises en question par certains membres de l’opposition, a réaffirmé sa volonté de continuer à travailler avec Jody Wilson-Raybould et Jane Philpott, l’ancienne présidente du Conseil du Trésor, qui a démissionné en soutien à l’ex-procureure générale.

Gerarld Butts, l’ex-conseiller principal du premier ministre, s’est aussi engagé à fournir des documents supplémentaires en réponse aux enregistrements divulgués par l’ex-ministre de la Justice.

Devrait-on s’attendre à un nouvel épisode surprenant dans les prochains jours, autour de cette affaire qui cristallise les attentions aussi bien des politiciens, des médias que de la population.

Tout laisse croire que cela serait possible. On pourrait aussi assister à une purge dans les rangs libéraux, à moins que les deux anciennes ministres décident de partir d’elle-même.

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Catégories : Politique
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