Les infirmières du Québec ont eu à organiser des grèves pour dénoncer les heures supplémentaires obligatoires. Photo: Istock

Pénurie de la main-d’œuvre en santé au Québec : le ministère y répond par le retour des retraités dans le réseau

Les infirmières et infirmiers du Québec sont en colère contre la pénurie de la main-d’oeuvre à l’origine des heures supplémentaires obligatoires dans le réseau de santé. Ils ont décidé d’utiliser des moyens de pression pour inciter les autorités à procéder aux réformes nécessaires à l’amélioration de leurs conditions de travail.

Une situation d’urgence

La ministre de la Santé du Québec, Danielle McCann, semble avoir pris la mesure du problème posé par les infirmières et infirmiers.

Voici sa réponse en deux points :

  • répondre à la pénurie de la main-d’œuvre avec des incitatifs fiscaux pour attirer les professionnels de la santé de plus de 60 ans à la retraite à retourner sur le marché de l’emploi;
  • stabiliser les postes par l’instauration de quatre journées de travail garanties pour tous.

« Dans les circonstances où il y a urgence, où la santé des populations est en jeu, il faut renforcer la main-d’œuvre, procéder au rehaussement de tous les postes à travers le réseau à moyen terme pour résoudre le problème qui se pose actuellement. Ça doit être la priorité de tous les établissements de santé », a relevé Mme McCann.

Citant les exemples de Lanaudière et du CHU de Québec qui ont réembauché des travailleurs à la retraite, avec des incitatifs fiscaux pour qu’ils retournent sur le marché du travail, la ministre soutient qu’il est possible de faire face à la pénurie de la main-d’œuvre partout dans la province en suivant ces modèles.

Par ailleurs, Danielle McCann souligne qu’il n’y aura plus aucune heure supplémentaire pendant la semaine, mais des possibilités qu’il en ait en fin de semaine, pour les professionnels qui le veulent.

La ministre promet que dans les prochaines semaines, il y aura des améliorations dans le système.

« Le ministère de la Santé travaille avec la Fédération interprofessionnelle du Québec (FIQ) pour répondre aux besoins, en faisant en sorte qu’il y ait davantage de personnes qui viennent travailler dans le réseau dans les conditions qu’elles souhaitent, c’est-à-dire quatre jours par semaine », a dit la ministre.

Une infirmière ajuste des solutés - Photo: Radio-Canada

Une infirmière ajuste des solutés. – Photo: Radio-Canada

La FIQ satisfaite

« Mme McCann a dit comprendre la situation des infirmières et infirmiers qui n’acceptent de faire des temps supplémentaires que dans des cas d’urgence, pour protéger les patients, conformément au jugement rendu par le tribunal du travail vendredi », a reconnu la présidente de la FIQ, Nancy Bédard, dans une entrevue à Radio-Canada.

Selon cette déclaration de la ministre de la Santé, les heures supplémentaires ne doivent pas être utilisées comme un outil de gestion et ne devraient plus être présentées aux infirmières comme étant obligatoires.

La présidente de la FIQ voit dans l’ensemble des décisions de la ministre un pas en avant. Nancy Bédard croit que la pénurie actuelle de la main-d’oeuvre dans le réseau de la santé est essentiellement artificielle.

« Les gens tombent en maladie ou partent pour une retraite anticipée à cause d’une charge de travail excessive », a affirmé Mme Bédard.

Selon elle, les mesures annoncées par la ministre pourraient encourager ces personnes à revenir dans le réseau, car elles vont être assurées de postes stables, et non plus de postes à temps partiel comme c’était le cas initialement.

Il revient donc aux gestionnaires de déployer les mesures annoncées, ce qui mettra un terme aux heures supplémentaires obligatoires, suggère la présidente de la FIQ.

RCI avec Radio-Canada

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