KPMG, cabinet d’audit, de fiscalité et de services-conseils, a publié les résultats d’un sondage réalisé auprès des chefs d’entreprises canadiens et mondiaux sur divers secteurs d’activités : banque, énergie, gestion d’actifs, assurance, marchés de consommation, commerce de détail, infrastructure de l’automobile, télécommunications, sciences de la vie et technologies.
Les résultats révèlent quelques paradoxes
Le sondage a été réalisé auprès de 1300 chefs de direction dans le monde. Il porte sur les risques les plus importants pour leurs entreprises, ainsi que sur les stratégies déployées pour y faire face.
40 % des organisations qui ont participé au sondage ont des revenus variant entre 1 milliard et 9,9 milliards de dollars, 9 % ont des revenus supérieurs à 10 milliards, 51 % ont des revenus situés entre 500 millions et 999 millions de dollars. Au moins 59 % des personnes interrogées sont en poste depuis au moins quatre ans.
En outre, 75 chefs de la direction canadiens ont également donné leurs opinions.
Si à l’échelle du monde, les patrons sont plutôt confiants quant à la situation actuelle de leur économie nationale, au Canada, ils affichent un taux de confiance en recul, pourtant ils sont nombreux à croire que la croissance économique continuera.
« Huit chefs de direction canadiens sur 10 croient que la croissance économique va se poursuivre, ce qui prouve qu’ils demeurent optimistes quant à l’avenir de l’économie nationale », affirme Benjie Thomas, associé directeur canadien, services-conseils KPMG au Canada.
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Confiance dans la croissance intérieure |
Variation
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2019
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2018
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Chefs de la direction canadiens
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79 %
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94 % |
-15 % |
Chefs de la direction dans le monde | 83 % | 74 % | + 9 %
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Source : KPMG

Des personnes se familiarisent avec la robotique, dans un environnement marqué par l’omniprésence des nouvelles technologies. Crédit : iStock
Voici quelques éléments avancés pour justifier cette baisse de confiance :
- les contraintes reliées à l’environnement et aux changements climatiques,
- les tensions commerciales sur la scène internationale,
- l’impact des nouvelles technologies.
« Ces problèmes ne sont pas propres au Canada, ils touchent l’ensemble de la planète et figurent au sommet de la liste des risques identifiés par les chefs de la direction du monde entier », observe Benjie Thomas, qui soutient que les arguments des chefs tiennent compte de la dépendance du Canada à ses ressources naturelles, et du fait que les questions environnementales sont loin de faire l’unanimité dans l’opinion.
Par ailleurs, les deux plus importantes économies de la planète, notamment les États-Unis et la Chine, sont en quasi-guerre commerciale, ce qui n’est pas de nature à rassurer les chefs d’entreprise.
En fin de compte, l’arrimage des entreprises canadiennes aux technologies accuse un retard par rapport aux entreprises étrangères.
Selon les résultats du sondage, les chefs de direction canadiens affichent une réelle volonté d’inculquer à leurs employés une véritable culture de l’innovation (75 %), bien que cette culture n’existe pas pour le moment au sein de plusieurs entreprises au pays (56 %).

Une femme chef de direction donne quelques consignes aux employés. Crédit : iStock
Miser sur la formation et le recrutement pour rester concurrentiels
De tels arguments ne sont pas de nature à plomber toute volonté de progrès chez les entrepreneurs canadiens. Ils croient malgré tout aux efforts susceptibles d’induire de réels changements, notamment sur le plan technologique.
Les chefs entendent par exemple accroître les compétences de leurs employés dans ce domaine et recruter une main-d’œuvre hautement qualifiée, apte à relever les défis technologiques. C’est ce qui renforce leur confiance en leur capacité de demeurer concurrentiels.
« 44 % des chefs de la direction canadiens prévoient améliorer les capacités numériques d’au moins 40 % de leur main-d’œuvre. Et 53 % d’entre eux ont l’intention de recruter de nouvelles compétences, quelles que soient les perspectives de croissance future, ce qui représente une augmentation de 27 % par rapport à l’année dernière », souligne Soula Courlas, des ressources humaines et changement organisationnel pour KPMG, dans le communiqué de presse.
Ils doivent aller au-delà de la simple volonté et passer rapidement à l’action, en ce qui a trait à la transformation de la main-d’œuvre, s’ils souhaitent rattraper le retard accusé par rapport à leurs confrères de l’étranger, recommande le spécialiste de KPMG.
Cette transformation est absolument nécessaire dans le contexte du vieillissement de la population et de la pénurie de la main-d’œuvre qui en découle, et qui ira grandissant, surtout dans le domaine technologique d’ici cinq ans. Cela représentera une barrière à la croissance des entreprises, selon 63 % des répondants canadiens.
« Que ce soit par manque d’expérience en matière de nouvelles technologies ou en raison de la légendaire prudence des Canadiens, toujours est-il que nos entreprises peinent à se rallier à la nouvelle norme numérique. Le virage technologique rapide entraîne des changements fondamentaux. S’il veut rester dans la course, le Canada doit accélérer la cadence », a relevé M. Thomas.
Source : KPMG
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