Un couple d’aînés profitant des plaisirs de la vie lors d’une activité en mer. Crédit : Istock

Êtes-vous prêts à approuver la proposition des actuaires de faire passer l’âge de la retraite de 65 à 67 ans au Canada?

Avec cette proposition, les actuaires chercheraient à accroître la sécurité financière des Canadiens au moment de la retraite, mais aussi à répondre aux besoins de la main-d’œuvre qui commence à manquer dans certains secteurs d’activité partout au pays.

Approche participative

Les actuaires souhaitent entendre des avis sur leur proposition de faire passer l’âge cible de la retraite de 65 à 67 ans.

C’est ce qui motive le choix de faire passer cette recommandation dans un énoncé public.

À travers cet énoncé disponible depuis le 18 avril, l’Institut canadien des actuaires (ICA) interpelle les différents paliers gouvernementaux sur la question, et convie les Canadiens à une discussion sur « l’évolution des besoins sociaux et les meilleures structures de programmes de retraite pour répondre à ces besoins ».

Nous avons enregistré une première réaction à cet énoncé. C’est celle de Morneau Shepell, organisme spécialisé en ressources humaines et en technologies. La directrice au département de solutions retraite, Mélanie Dupont, estime qu’il était temps qu’un tel débat soit lancé, car il s’agit avant tout d’assurer la sécurité financière des Canadiens une fois qu’ils arrivent à l’âge de la retraite.

Mélanie Dupont : directrice au département de solutions retraite chez Morneau Shepell. Crédit : Morneau Shepell

Écoutez

Un aîné dans un bureau se fait guider sur les tâches relevant du domaine des nouvelles technologies par une jeune collègue. Crédit : iStock.

Vivre plus longtemps et travailler plus?

Selon l’ICA, s’il faut tenir compte du contexte actuel marqué par deux faits majeurs, il serait important de reporter l’âge de la retraite de 65 à 67 ans.

Ce rehaussement concerne les régimes publics, notamment le Régime de rente du Québec et le Régime de pension du Canada (RRQ et RPC), ainsi que la Sécurité de la vieillesse (SV).

Les autres volets de la proposition de l’ICA concernent :

  • l’âge minimal de la retraite anticipée au titre du RRQ ou du RPC, qui passerait de 60 à 62 ans, alors que l’âge maximal de la retraite ajournée passerait de 70 à 75 ans pour le RRQ, le RPC et la SV.
  • Les régimes de pension agréés (RPA) offerts par les employeurs, qui feraient passer l’âge normal de la retraite de 65 à 67 ans pour les prestations futures, avec un rajustement pour les rentes déjà accumulées selon un âge normal de retraite de 65 ans. L’ICA suggère le report de l’âge maximal de la retraite au titre d’un RPA ou d’un régime enregistré d’épargne-retraite (REER) à 75 ans, et non à 71 ans comme c’est le cas actuellement.
  • L’ICA souhaite qu’il y ait des révisions aux termes de ces programmes tous les 5 à 10 ans, en fonction de l’évolution de l’espérance de vie et des besoins.

Source : communiqué de presse.

Contrairement à l’époque où cet âge avait été limité à 65 ans, il y a eu des avancées réelles en ce qui a trait à l’espérance de vie. À 65 ans, elle a augmenté d’environ 6 ans, soit de 33 % chez les femmes et de 46 % chez les hommes, depuis 1966 (Source : communiqué de presse).

Par ailleurs, à un moment où la pénurie de la main-d’œuvre commence à toucher durement plusieurs secteurs d’activité au pays, l’ICA suggère que les baby-boomers prennent leur retraite un peu plus tard pour continuer à servir.

Une aînée compte les pièces qui restent dans son porte-monnaie. Crédit : iStock

Devrait-on redouter une réduction des prestations et une incidence négative sur les aînés à faibles revenus?

L’ICA répond non, et suggère le maintien des mêmes prestations bonifiées à un âge plus avancé. Ce serait un incitatif pour les Canadiens qui rechigneraient à prendre leur retraite plus tard.

À propos des modalités de mise en œuvre des changements, l’ICA suggère que ce soit fait graduellement, sur une période de 10 ans, dès le 1er janvier 2021.

Quelles chances pour que la proposition reçoive un accueil favorable du gouvernement libéral? Les actuaires s’en préoccupent lorsqu’ils mentionnent que le précédent gouvernement conservateur avait rehaussé à 67 ans l’âge d’admissibilité à la sécurité de la vieillesse, et que cette mesure avait été balayée du revers de la main avec l’accession des libéraux au pouvoir.

En ce qui concerne l’incidence sur les personnes à faibles revenus, voici les propositions de l’ICA pour les mettre à l’abri :

  • Offre d’une assurance médicaments plus étendue
  • Dissociation de l’admissibilité au Supplément de revenu garanti (SRG) et de l’admissibilité à la SV
  • Augmentation de l’exemption de 3500 $ relative aux cotisations au RPC/RRQ (Source : communiqué de presse)
Avec des informations de Morneau Shepell et de l'ICA
Sur le même sujet, rehausser l’âge de la retraite à 67 ans divise l’opinion :

C'est l'une des mesures annoncées dans le budget fédéral qui est la plus débattue, et pour cause. Elle concerne directement tous les Canadiens qui ont moins de 50 ans, soit le report de l'âge auquel on peut prétendre à la sécurité de la vieillesse. Deux ans de travail supplémentaires, de 65 à 67 ans. Une mesure qui sera complètement en vigueur en 2029.
Catégories : Économie, Société
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