Amazon web services. Photo: Radio-Canada / Mathilde Monteyne

Amazon Web Services (AWS) se défend de partager les données confidentielles de ses clients avec un pays étranger

Nous avons récemment publié un article sur les inquiétudes du Syndicat des professionnelles et professionnels du gouvernement du Québec (SPGQ), en ce qui a trait aux risques que des données confidentielles de Québécois soient transférées sur des serveurs privés. Un fait susceptible de se produire avec l’implication de multinationales étrangères, comme Amazon et Facebook, dans le processus de transformation numérique de l’administration publique et d’entretien de son système infonuagique. Des représentants d’Amazon Web Services (AWS) au Canada ont souhaité réagir à cette information. Ils ont dévoilé les dispositions qui sont prises par la compagnie pour assurer la sécurité des informations des clients.

Une puissance étrangère pourra-t-elle accéder aux données privées des Québécois?

Parmi les inquiétudes du SPGQ, il y avait la possibilité qu’une puissance étrangère, notamment les États-Unis, sous le couvert du Patriot Act et du Cloud Act, puisse mettre la main sur les informations personnelles des Québécois.

Dans un échange avec Alice Chantal Tchandem, le leader national de la section publique d’AWS au Canada, Réjean Bourgault, affirme qu’il n’en est rien. Il rappelle les récentes annonces faites par l’administration américaine concernant sa distanciation par rapport aux informations stockées sur des nuages ou des serveurs d’organismes privés.

Par ailleurs, il assure qu’AWS a pris un certain nombre de dispositions pour assurer la confidentialité des données de ses clients, tout en offrant des possibilités à ces derniers de faire partie de la solution, en contribuant à la vigilance. Les clients peuvent par exemple contrôler leurs contenus sur le serveur, chiffrer leurs données, les protéger, les détecter et même les supprimer s’ils le souhaitent.

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Système de stockage de données sur un nuage informatique Crédit : iStock

Il convient de mentionner malgré tout que lorsqu’il est question des technologies numériques, la question de la sécurité est un enjeu sensible, surtout avec les événements récemment survenus en Suède, où les données confidentielles de milliers de personnes ont été exposées.

L’année dernière, les géants de la Silicon Valley ont été vivement critiqués parce qu’ils sont soupçonnés de collaborer avec la police, l’armée et les services de renseignements américains. Ils leur permettaient l’accès aux données de leurs clients, surtout pour des raisons de sécurité, notamment dans le cadre de la lutte contre le terrorisme.

Alors que plusieurs de ces compagnies étaient engagées dans la course pour réaliser un important contrat avec le Pentagone pour des services infonuagiques, les critiques avaient fusé de toute part. Cela avait incité certaines d’entre elles, dont Google, à renoncer à ce contrat de 10 milliards de dollars pour des raisons d’éthique professionnelle.

Microsoft et Amazon étaient tout de même restés dans la course.

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Le gouvernement du Québec a fait part de son intention de réduire de 457 à 2 le nombre de centres de traitement informatique dans lesquels sont entreposées les informations sur les Québécois d’ici trois ans. De plus, il compte confier la gestion d’une partie importante, on mentionne 80 %, des données à des entreprises privées, au Québec ou à l’étranger. Est-ce que la confidentialité des données, désormais conservées dans le nuage, serait respectée? Est-ce que le gouvernement américain pourrait y avoir accès si, par exemple, une entreprise comme Amazon ou Google était choisie? Est-ce que nos renseignements personnels seraient à la merci du gouvernement ou des entreprises américaines comme le suggère la loi récente appelée Cloud Act? Michel Lacombe fait le point avec ses invités.

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