Augmentation du seuil d'immigration au Québec : le taux proposé par le Québec est loin de satisfaire l'Association du barreau du Canada. Crédit : Istock

Hausse des seuils d’immigration et protection de la langue française : arguments croisés des parlementaires québécois

Une commission se penche sur ces questions depuis deux jours et les arguments ne semblent pas toujours aller dans le même sens.

Création d’un poste de commissaire à la langue française

C’était une des promesses phares de la Coalition avenir Québec (CAQ) de réduire les seuils d’immigration et d’œuvrer à une meilleure protection de la langue française.

La Ligue d’action du Québec et le Mouvement pour l’indépendance nationale souhaitent que la langue française soit mieux protégée. En réponse, le gouvernement veut rouvrir la Charte sur la langue française et créer un poste de commissaire de la langue française pour veiller à ce que les exigences de la langue soient respectées partout dans la province.

Cette proposition a connu un accueil mitigé chez les parlementaires libéraux. Christine St-Pierre, députée de l’Acadie, a estimé que si c’est une proposition visant uniquement à ajouter une nouvelle structure qui va susciter de nouvelles dépenses, ce serait moins pertinent. Par contre, si c’est une proposition pour améliorer le français et sa place au Québec et au sein du Canada, elle souligne que ce serait une bonne idée de mettre en place un poste de commissaire à la langue française pour la protection de la langue française.

« Si c’est juste pour un slogan, il va falloir l’analyser plus profondément », a-t-elle déclaré.

C’est une proposition qui devrait recevoir un accueil positif chez les élus du Parti québécois et de Québec solidaire compte tenu de leur position largement favorable à une meilleure protection du français.

Simon Jolin-Barrette en compagnie du premier ministre, François Legault, et le député Benoit Charrette. (Crédit photo : La Presse canadienne/Jacques Boissinot)

Immigration : la guerre des chiffres?

Cette question préoccupe les parlementaires à un moment où l’Association du barreau canadien va présenter son mémoire sur le seuil d’immigration au Québec. Elle avait manifesté son inquiétude de voir le projet de réforme de l’immigration du gouvernement de la CAQ provoquer des modifications aux conditions d’immigration au Canada.

Durant la campagne électorale qui avait porté les caquistes au pouvoir, François Legault répétait sa promesse de réduire les seuils d’immigration dans la province. L’Association du barreau du Canada souhaiterait que ces seuils soient augmentés.

Dans le contexte actuel de pénurie de la main-d’œuvre, pressée par les milieux d’affaires et le patronat au Québec, la CAQ a depuis accepté de revoir à la hausse les seuils, qui devraient passer de 40 000 en 2019 à 51 000 en 2022.

L’Association du barreau du Canada soutient qu’en augmentant le seuil graduellement comme prévu par la CAQ, le Québec ne respecte pas l’accord avec le Canada qui stipule que le seuil d’accueil doit être proportionnel à la taille démographique de la province concernée au sein du Canada. Selon ses prévisions qui rejoignent celles des hommes d’affaires du Québec, pour répondre à cette exigence et répondre aux besoins urgents en main-d’oeuvre, les seuils devraient être rehaussés de 60 000 à 78 000 en 2022.

Toute augmentation devrait tenir compte des besoins du marché du travail, a relevé le ministre de l’Immigration Simon Jolin-Barrette, qui a précisé par ailleurs qu’il faut accorder la priorité aux immigrants parlant le français.

Avec Radio-Canada

En complément :

À Québec, les débats sur l'immigration ont repris de plus belle. Après une diminution en 2019, le gouvernement Legault compte augmenter progressivement les seuils d'immigration. Mais le milieu des affaires plaide pour une hausse plus draconienne afin de combler la pénurie de main-d'œuvre. Le reportage d’Hugo Lavallée.
Catégories : Économie, Politique, Société
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