La question se pose puisque quatre anciens membres du personnel d’une maison de retraite en Floride viennent d’être inculpés, près de deux ans après la mort de 12 aînés par suffocation due à la chaleur extrême, à la suite d’une coupure de courant pendant le passage de l’ouragan Irma.
Avec des informations du USA Today
Ces décès avaient créé une onde de choc au sein de la population. Les circonstances nébuleuses dans lesquelles les 12 aînés étaient morts donnent à réfléchir sur les meilleurs mécanismes qu’il faudrait mettre en place à l’avenir, quels que soient le pays et le contexte, pour que de tels drames ne se reproduisent plus.
On se souvient que l’ouragan Irma avait causé des dommages importants sur son passage, avec des vents frôlant les 140 km/h.
Dans un déferlement fou, Irma avait privé plusieurs régions de la Floride d’électricité, pendant plusieurs semaines, et coupé le système de climatisation du Centre de réadaptation d’Hollywood Hills, à quelque 20 kilomètres au nord de Miami.
La police rapporte que si 12 aînés sont morts, c’est parce que la panne avait duré plusieurs jours, et la température avait rapidement grimpé à un niveau proche de 100 degrés Celsius. Cette situation caniculaire avait rapidement entraîné une dégradation de leur condition. Toujours selon le rapport des policiers, 8 des 150 patients de la maison de retraite, dont un homme de 93 ans, sont morts à cause de cette surexposition à la chaleur extrême. Les autres ont connu des problèmes respiratoires et un arrêt cardiaque.
Malgré les efforts des avocats qui défendent les quatre anciens employés de la maison de retraite, des chefs d’accusation pour homicide involontaire sont maintenus contre eux (deux infirmières, un superviseur et un administrateur), selon le rapport d’État publié mardi.
Ils sont accusés d’avoir fait preuve de négligence en omettant d’évacuer les patients immédiatement après la panne. Bien que leurs avocats soutiennent qu’ils ont fait tout ce qu’il fallait, en contactant notamment la compagnie d’électricité et en sollicitant l’aide du gouvernement, la police souligne qu’ils auraient dû appeler rapidement les secours au 911, tout en surveillant de près les patients.

Dans la nuit du 23 janvier 2014, un incendie majeur a ravagé la Résidence du Havre de L’Isle-Verte, près de Rivière-du-Loup, et a fait 32 morts.
PHOTO : LA PRESSE CANADIENNE / PRESSE CANADIENNE/FRANCES DROUIN
Des précédents au Canada?
Au pays, jusqu’à présent, des cas de décès d’aînés reliés aux conséquences du passage d’un ouragan n’existent pas. Cela ne veut pas dire que les maisons de retraite sont sécuritaires pour les aînés en tout temps.
Depuis les années 2000, plusieurs décès d’aînés sont survenus dans des résidences au Québec, en Ontario et ailleurs au Canada.
Les tragédies survenues à L’Isle-Verte en 2014, à la résidence Belle Génération, au Saguenay, en 2009, à la Maison de retraite Muskoka Height, en Ontario, ainsi qu’à la résidence Saint-Gabriel Brandon, entre autres, rappellent l’importance de renforcer les capacités d’intervention du personnel de ces maisons lorsqu’elles doivent faire face à des situations d’urgence.
Dans presque tous les cas mentionnés, le coroner avait eu à remettre en question la qualification des employés et souligné l’importance de mieux les outiller pour qu’ils sachent quels gestes faire, dans quel ordre et à quel moment, pour éviter toute surprise désagréable.
Alors que l’ouragan Dorian est attendu avec une certaine frayeur au sud de la Floride, où vivent 11 millions de personnes, dont des aînés, il y a lieu de rehausser le degré de vigilance, car en 2017, plusieurs des 12 aînés morts n’avaient pas bénéficié de la surveillance ni de l’assistance adéquate en pareille circonstance.
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