Advenant un séisme accompagné d’un incendie de grande échelle, Montréal ne serait pas bien outillée pour intervenir efficacement, constate un rapport de l’Institut de prévention des sinistres. Crédit : Istock.

Réponse en cas de tremblement de terre et d’incendie : Montréal mal préparée

La grande région de Montréal est située dans une zone sismique, mais elle ne serait pas suffisamment outillée pour gérer les effets néfastes d’un tremblement de terre suivi d’un vaste incendie.

L’Institut de prévention des sinistres catastrophiques s’est penché sur la question, en procédant à une évaluation des risques et des réactions pour la ville en situation d’urgence reliée à un tremblement de terre.

L’organisme, dont le siège est à Toronto et à l’Université de Western Ontario, à London, a constaté dans son étude intitulée Incendie après séisme dans la grande région de Montréal qu’advenant un tel scénario, la ville serait prise aux dépourvues.

Le rapport a été présenté par son auteur Scawthorn Charles, qui a déjà réalisé d’autres études similaires portant sur la Colombie-Britannique, San Francisco et Tokyo au Japon, au début des années 2000.

Sophie Guilbault, gestionnaire des partenariats à l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques. Crédit : S. Guilbault

Dans une entrevue avec Alice Chantal Tchandem, la gestionnaire des partenariats à l’Institut de prévention des sinistres catastrophiques Sophie Guilbault a reconnu qu’il y a un risque sismique important pour la région de Montréal.

« Cela signifie que la région a un potentiel de secousses qui pourraient causer des dommages importants aux bâtiments et aux infrastructures, et aussi des pertes humaines », a-t-elle affirmé.

Dans les milieux où on a des constructions en bois comme à Montréal, si le tremblement de terre touche la structure, des immeubles entiers peuvent être détruits et les conduites d’eau fortement endommagées, ce qui compromet la capacité de branchement en vue de l’extinction du feu, explique Mme Guilbault.

Écoutez

« Les casernes pourraient être affectées si leur construction n’est pas assez robuste. S’il y a des centaines de bâtiments qui prennent feu, ce serait au-dessus de la capacité de réaction du système d’incendie de la ville. On a considéré trois scénarios. Un des pires scénarios ce serait un tremblement de terre avec des secousses en plein cœur du centre-ville, et on a aussi considéré un au nord-ouest et un au sud-ouest de la ville. On parle de magnitude entre 6,5 et 7. Avec ces magnitudes-là, on a estimé qu’il pourrait avoir des dommages d’incendie très largement associés aux fonds que les compagnies d’assurance devraient rembourser, entre 10 et 30 milliards de dollars », a estimé la gestionnaire des partenariats.

Pour éviter d’en arriver là, la ville a intérêt à anticiper, en procédant notamment à « une évaluation de la vulnérabilité sismique des systèmes de distribution d’eau et des installations d’urgence : casernes, centre d’appel du 911, Centre de direction du service incendie de Montréal », a ajouté Sophie Guilbault, qui a indiqué qu’après cette étape, Montréal pourra aussi rénover les bâtiments pour les rendre plus résistants aux secousses.

« La ville devrait être capable d’acheminer de l’eau du fleuve directement vers certains quartiers plus densément peuplés, plus vulnérables et plus à risque. C’est pourquoi il serait important d’améliorer les autres sources d’approvisionnement en eau, surtout en cas d’incendie dans des immeubles de grande hauteur », a-t-elle conclu.

Source : Institut de prévention des sinistres catastrophiques

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