Le ministre fédéral des Finances Bill Morneau a présenté sa mise à jour économique lundi.
Il en ressort que le Canada est loin d’atteindre l’équilibre budgétaire dans les prochaines années.
Le déficit sera au rendez-vous sur une période assez longue. Malgré tout, Ottawa se veut rassurant, car derrière ces déficits se cachent de « bonnes intentions », dont celles de réaliser les investissements nécessaires à la bonne santé économique du pays, et de baisser les impôts de la classe moyenne de l’ordre de trois à six milliards de dollars.
Ce sont en tout 26,6 milliards de dollars de déficit qui apparaissent sur le tableau de Bill Morneau pour l’année 2019-2020. Un an plus tard, ce déficit grimpera à 28 milliards.
On assistera ensuite à une diminution graduelle du déficit qui retombera à 11 milliards en 2024.
Le ministre des Finances soutient que le gouvernement fédéral est animé par une volonté de diminuer l’endettement du pays qui connaît par ailleurs une croissance soutenue.
Le Canada se positionne au 2e rang des économies les plus performantes du G7, tout juste après les États-Unis.
Le Québec et l’Ontario se démarquent comme deux provinces locomotives au pays, en raison de leur bonne santé économique et des taux d’emplois qui restent élevés, malgré les pertes enregistrées au mois de novembre. Ce sont en tout plus de 70 000 emplois qui ont été perdus à l’échelle du Canada le mois dernier.
Néanmoins, au Québec, les autorités misent sur les investissements fédéraux pour réaliser de grands projets dans le secteur des transports. Mêmes attentes du côté de l’Ontario où des projets de grande envergure sont également envisagés avec l’aide du fédéral.
Dans les autres provinces, notamment en Alberta et en Saskatchewan, la situation économique n’est guère reluisante à cause de l’absence de rentabilité dans le secteur pétrolier, et des taux de chômage qui y sont assez élevés.
Le premier segment de l’expansion du projet Trans Mountain a certes démarré, avec près de 2000 travailleurs actifs sur le chantier, mais cela n’augure rien de très rassurant pour la région où la taxe carbone fait toujours grincer des dents. Pour des raisons environnementales, les secteurs pétrolier et minier demeurent très fortement critiqués, notamment dans l’Est du Canada.
L’opposition à Ottawa hostile aux déficits
La mise à jour économique du gouvernement libéral est loin de satisfaire l’opposition.
Le Parti conservateur fustige les déficits à répétition, sans calendrier précis de retour à l’équilibre budgétaire. Ses représentants ont soutenu qu’une telle incertitude ne manquera pas d’incidences sur le Canada, surtout en cas de récession.
Le ministre Morneau a reconnu que le Canada ne serait pas à l’abri d’une récession, mais il s’est voulu rassurant, en mentionnant notamment que le pays doit « s’assurer d’être apte à répondre aux déficits ».
M. Morneau a aussi mis de l’avant la bonne tenue de l’économie, avec plus de 400 000 emplois créés durant la dernière année, et a réaffirmé la détermination du Canada à poursuivre sur cette lancée.
Le Bloc québécois a critiqué le peu de détails dans cette mise à jour, tandis que du côté du Nouveau Parti démocratique (NPD), il est reproché aux libéraux de favoriser les plus riches au détriment des plus démunis qui espèrent bénéficier de nouvelles mesures concernant l’assurance médicaments pancanadienne et l’assurance dentaire.
Avec Radio-Canada
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