Une enquête de Morneau Shepell, au Canada, aux États-Unis et au Royaume-Uni, indique que les travailleurs seraient prêts à perdre une partie de leur salaire pour recevoir en retour plus de soutien en bien-être, ou de partir d’une entreprise à une autre pour le même salaire en raison des meilleures conditions de bien-être offertes. Morneau Shepell, qui fournit des services de gestion des ressources humaines, profite de la neuvième édition de son événement Réseau Employeur sur la santé mentale au travail pour présenter les résultats de cette enquête et formuler des recommandations aux entreprises sur les meilleures pratiques à adopter, dans le but de maintenir en poste et en bonne santé leur personnel.
La santé mentale des employés les préoccupe au plus haut point

Michèle Parent, directrice du service-conseil et santé à Morneau Shepell Crédit : Morneau Shepell
Cette étude permet de constater combien la santé mentale et le bien-être comptent pour les travailleurs au Canada et ailleurs dans le monde.
Ce sujet devrait revêtir une importance particulière pour les entreprises qui ont tout intérêt à offrir à leurs employés un environnement de travail propice à leur bien-être et à leur épanouissement professionnel.
Un cadre de travail attrayant où l’employé se sent respecté et apte à prendre des initiatives et à faire preuve d’autonomie, ainsi qu’un climat sain et collaboratif entre collègues peuvent être des ingrédients du succès de la démarche des entreprises pour favoriser le bien-être de leurs travailleurs, souligne Michèle Parent, directrice du service-conseil et santé à Morneau Shepell, dans l’entrevue accordée à Alice Chantal Tchandem.
« Dans l’étude, on voit que les employés vivent de plus en plus de stress et mentionnent aussi que les exigences psychologiques de leur poste de travail ont augmenté. En fait il y a 45 % qui disent que ces exigences ont augmenté au cours des 18 à 24 derniers mois. Il y en a seulement 4 % qui disent que ça a diminué. Les employés semblent mentionner qu’ils vivent plus de stress tant au niveau professionnel qu’au niveau personnel. Quand le travailleur se sent impliqué et considéré, cela développe son sentiment d’appartenance à l’entreprise. Le respect, la collaboration et la valorisation sont essentiels au sentiment d’appartenance. Parmi les salariés qui se sont déclarés en très mauvaise santé mentale, près de la moitié (47 %) se sont dits très isolés au travail », relève Mme Parent.
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La méditation grâce à des applications en ligne est de plus en plus prisée par les travailleurs qui vivent du stress au travail. Crédit : iStock
Les travailleurs veulent des employeurs plus soucieux de leur santé mentale
Au Canada et aux États-Unis, les travailleurs mettent l’accent sur les capacités d’empathie de leur employeur.
Les travailleurs s’attendent à ce que leurs employeurs se préoccupent davantage de leur santé mentale. Ces derniers devraient mettre en place des conditions qui permettent aux salariés de se mettre à l’abri du stress qui est étroitement lié au milieu professionnel (22 %) et au bien-être financier (21 %).
Parmi les thérapies que les travailleurs privilégient pour traiter leurs problèmes de santé mentale, il y a en bonne place la thérapie par la parole :
- 43 % recourent à des programmes numériques de pleine conscience ou de méditation,
- 38 % recourent à des thérapies de développement des habiletés,
- 38 % font appel à la thérapie cognitivo-comportementale,
- 39 % des employés seraient prêts à prendre des médicaments sur ordonnance. (Source : communiqué)
Le soutien des entreprises devrait prendre en considération l’ensemble des principaux déclencheurs des problèmes de santé mentale : le stress personnel, le stress relié au travail, le stress financier, etc.
Ainsi, aider les employés à mieux gérer leurs finances personnelles permettrait aussi d’amoindrir les répercussions du stress financier sur leur rendement et leur assiduité au travail.
Morneau Shepell recommande aux entreprises de prioriser la formation des employés et de leurs superviseurs sur les meilleures pratiques en ce qui a trait à la collaboration, à la politesse, au respect et à l’empathie.
La diversité et l’inclusion représentent aussi des notions importantes sur lesquelles les travailleurs et leurs employeurs doivent mettre l’accent, étant donné leur incidence sur le sentiment d’appartenance au milieu professionnel. Beaucoup d’entreprises ont encore « du chemin à faire en ce qui concerne les questions religieuses, l’orientation sexuelle, les capacités et les incapacités » des personnes, indique Morneau Shepell.

Le sondage révèle que les relations avec les collègues ainsi qu’une meilleure prise en compte de la diversité en entreprise sont importantes pour éviter à l’employé de développer un sentiment d’isolement. Crédit : iStock
Quelques grandes tendances des résultats du sondage
Le milieu de travail est une des principales sources de stress pour plusieurs employés.
Près de la moitié des sondés déclarent que les exigences psychologiques associées à leur emploi se seraient accrues au cours des 18 à 24 derniers mois (concentration, résolution de problème, besoin de créativité et d’adaptation au changement).
Plus de 77 % des employés canadiens songeraient à changer d’emploi pour le même salaire si leur milieu de travail offrait un meilleur soutien en matière de bien-être.
Aussi, 50 % d’entre eux seraient prêt à démissionner si un salaire moindre leur était offert ailleurs contre de meilleurs soutiens en bien-être personnel. Et 51 % de ceux qui ressentent un stress financier seraient prêts à accepter un tel changement.
La majorité des travailleurs considère que la santé mentale des employés devrait figurer au centre des préoccupations des entreprises : 76 % des travailleurs au Canada, 71 % aux États-Unis, 69 % au Royaume-Uni soutiennent que les actions en faveur de leur bien-être constituent le facteur clé de leur maintien en poste dans une entreprise.
« L’enquête a été réalisée auprès de 8000 répondants en août et septembre 2019. Elle a permis de comparer les points de vue sur la santé mentale des travailleurs, en ciblant le Canada, les États-Unis et le Royaume-Uni. Les données ont été pondérées statistiquement pour assurer que la composition régionale et l’échantillon hommes-femmes sont représentatifs de cette population. La marge d’erreur est de plus ou moins 3,2 %, 19 fois sur 20 ».
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